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Hamsters & Moutons


[Episode : Pile-poil !]



En cette belle journée qui s'annonce sur Marne la Vallée (France), prenons un peu de recul par rapport à cette obtuse réalité qui est la nôtre...
Regardons le soleil se lever avec un oeil neuf. Laissons-nous rêver un peu, laissons-nous rêver beaucoup, laissons-nous délirer franchement, j'irais même jusqu'à dire...
Prenons cette université en contrebas, dont les prairies vertes et venteuses laissent souvent place à des bâtiments encore grandioses et relativement épargnés par le temps. Bâtiments disséminés sur une étendue certaine, appelé amicalement et officiellement le campus. Les étudiants et professeurs de tout âge y vaquent à leurs occupations ludiques...
Approchons-nous, jusqu'à voir le fond de leurs yeux tranquilles ou pressés par quelques cours obscurs sur la relativité forcée...

Revenons maintenant au même endroit, il y a un an. Un an, c'est certes très court pour un humain, et ça l'est encore plus pour un professeur français, dont l'opposition féroce à toutes réformes a su garder tout ce qui tombe sous sa juridiction intact depuis des dizaines d'années (ce n'est pas pour rien que le ministre de l'éducation a qualifié le système professorale de mammouth anarchiste, sic !).
Mais, un an disais-je donc, ça peut être assez long en temps de guerre, car c'est bien de guerre que parle cette histoire, croyez le ou non. Une guerre dont les origines remontent à l'explosion d'une grange près du campus, au-dessus de laquelle était passé un avion passablement non identifié, mais dont l'énumération du fac-similé de plaque numéralogique d'immatriculation serait aussi inutile que complètement hors de propos. Revenons-en à nos saloperies de moutons, donc.
La grange, je disais, tâchez de suivre un peu ! La grange avait explosé, et de ces ruines fumantes émergèrent des créatures radioactivo-génétiquement modifiés (ou génético-radioactivement, mais ne nous égarons pas dans les élucubrations descriptives délirantes de ma psyché folle-furieuse).
Ces créatures... attendez, vous avez toujours pas décroché, vous êtes sûrs ?
Bon, puisque vous le prenez sur ce ton, rapide quizz-test :
« De quoi sommes-nous censé parler ? » Ceux qui connaissent la saga H&M n'ont pas le droit de souffler la réponse...
...
...
...
Vous y êtes ? Et oui, la réponse était bien évidemment de « la reproduction des arachnés sous-cutanée » ! Et ça rime en plus... Bon, me voilà forcé de remettre ces charmantes petites créatures à huit pattes dans le récit qui suit afin de rester cohérent maintenant. Désolé, mais vous allez vous retrouver avec des araignées dans tout le récit, et ne venez pas m'accusez, vous aviez qu'à suivre !
Bon, non mais oh.
Alors, quoi ? On en était où ?
Ah oui, les créatures qui émergeaient des brumes de la brutalité animale (quoi que) et des ruines fumantes et relativement malodorantes (relire H&M : prologue, dans le numéro 2 ou 3, pour plus d'infos).
Donc, voici les monstres : deux camps, deux races, un seul carnage....
Les hamsters, et les moutons ! !
Tadaaa ! (coup de cymbales dramatique s'il vous plaît).
Les détails importent peu désormais, car une seule règle prime : « massacrez moi tout ça ! »
Les hamsters se sont vus rejoindre par tout leurs copains : lemmings, cochon d'inde, cobays, et très récemment : chauve-souris. Les moutons quant à eux, s'éclatent joyeusement avec tout le sérieux requis avec leurs cousins ovins de tout bord : béliers, brebis, chèvres et quelque part, loin dans les cieux, quelques aigles milan...
Côté hamster : le général Billedefoudre Perlemasque dirige toutes les opérations à l'intérieur du nouveau territoire de bataille, l'université, sous l'oeil indifférent de tous les étudiants et leurs profs.
Côté mouton : le général Toison d'Or, qui a fini par mériter son nom lors d'un assaut commandos des forces hamsters, mais qui continue d'opérer et de braire de superbes discours vengeurs sous l'écoute ignorante des étudiants et de leurs profs...
Notre saga se déroule du point de vue des hamsters, vous ne serez donc pas surpris d'y lire des insultes aussi mal-méritées que protocolaires à l'adresse de ces pauvres mais néanmoins exécrables moutons (je vous signale que je suis tenu, en tant que hamster, de me soumettre moi aussi à cette loi).
Dans le camp hamster donc, nous pouvons voir des héros de cette guerre qui dure depuis déjà une longue année (soit beaucoup de temps pour des hamsters) défiler sous nos yeux : Copain et ses commandos de choc : les Death Angels, le professeur Lemmingway, directeur en chef du département Recherche et Développement, le colonel borgne Bâton-Rouge, ou le duo d'agents secrets Chaussette Feuilledevigne le hamster et Bati Koda la chauve-souris. Une belle bande de... de... y'a même pas de mot pour décrire leurs péripéties stupides et sanglantes...

Donc voilà pour le semblant d'explication aux frasques houleuses et rebondissantes de nos petits amis...
Ah, j'oubliais presque : une opération bizarre, basée autour d'une potion magique appelée sommairement wonder-potion, a agrandi les hamsteridés et rétréci les ovins. Les deux font maintenant la même taille, soit 1/5 de la taille d'un humain local (à vous de voir si les étudiants de cette année sont grands ou petits).

Concernant le backstage, le... le making-of de cet épisode, je tenais à préciser quelques points :
Primo, je n'ai que l'idée principale de cette histoire, autrement dit le coup du mouton qui court autour du pré (vous verrez ça plus en détails après).
Deuxio, j'avais déjà écrit le début, avec une sombre histoire de Croqueurs avec Copain le hamster rambo, et tout ça, mais je l'ai perdu en cours de route, donc je recommence de zéro, et ça, ça me met les nerfs en pelote, donc je sens que je vais aller frire quelques moutons de plus, kebab ou pas !
Tercio, les mauvaises langues diront que c'est pas très professionnel d'écrire un texte au fur et à mesure des mots, et ce à deux jours de la sortie du numéro. A ceux là je répondrais un beau pied de nez. J'ai toujours fais comme ça jusqu'à présent, et on appellerait pas ça de l'inspiration divine et du délire improvisé si c'était pas comme ça que ça se passait, pas vrai ?
Non mais oh !

Ca va, ça va, je commence l'histoire, poussez pas !
Il était une fois une fac, toute gentille et mignonne comme une villa de lotissement au beau milieu de la Floride...
(là y'a une allusion aux tornades qui ravagent ce beau pays qu'est l'Amérique, notez bien.)
C'est l'heure de la première pause, ou récréation, pour les étudiants du bâtiment Clément Ader...
Cindy et John (ou Roberta et Gaston, c'est vous qui voyez) sortent tranquillement de leur cours de chimie, leur petit sac-à-dos plein de graffitis divers sur le dos. Ils discutent gentiment de choses et d'autres qui préoccupent souvent les jeune gens de cet âge, soit le programme du week-end et la dernière conquête du grand Coin-Coin. « C'que la vie peut-être dure ! » s'exclame la belle, devant l'air peu attentif de son compagnon qui hoche la tête en signe de compassion. Alors qu'ils s'épanchent verbalement et volontiers sur la question, surgit du couloir devant eux un mouton courrant sur ses deux pattes de derrière, et portant un pistolet type « desert eagle » dans la main sabotée. Il décharge son arme, et, tout en sueur, constate qu'il n'a plus une praline dans le chargeur, et qu'il n'a d'ailleurs plus de chargeurs non plus. Alors que Cindy et John continuent leur route comme si de rien était, faisant un petit écart pour laisser passer le mouton, ce dernier s'écrit :
- C'est vraiment pas mon jour de vêêêêne !
Le mouton porte quelques cicatrices de laine tondue par endroits et une méchante blessure à la hanche. Il tente de courir vainement vers la porte de sortie du bâtiment, pour pénétrer en zone mouton du côté du bâtiment Lavoisier, mais déboule alors un hamster au rictus méchant et déterminé. Cindy et John, continuant de discuter le bout de gras, ne s'écartent pas de la zone fatale, soit celle qui sépare le hamster du mouton, d'environ cinq bons mètres.
Le hamster empoigne sa thompson, et sa mitrailleuse se met à cracher une rafale d'une bonne quarantaine de balles dans le couloir bourré d'étudiants innocents, certes, mais surtout d'un mouton encore en vie !
La cage thoracique de John s'ouvre sous l'afflux de plomb surchauffé, éclaboussant Cindy de sang, qui se prend elle-même trois ou quatre balles dans les jambes, au travers desquelles on peut maintenant voir la laine du mouton se teinter de rouge. Celui ci tombe dans un cri d'agonie héroïque : un « argh ! » retenu qui ferait de n'importe quel soldat passant l'arme à gauche un héros tombé en martyr. Les cris des étudiants envahissent les couloirs, se mêlant aux râles d'agonie des pauvres humains mutilés par l'assaut rapide et efficace, mais ce ne sont que des détails sonores, car c'est surtout le mouton et le hamster qui nous intéresse en fait.
Bon, pour faire court et arriver à l'issue de cet âpre affrontement, je passe sous silence l'arrivée des pompiers et des ambulances, les pleurs des familles et le manque d'explications convaincantes des policiers, etc.... tout ça on s'en fiche, car maintenant le hamster s'approche du mouton encore crispé sous l'effort pour retenir sa maigre vie des mains glacées de la mort.
- Tu.. bégaie le mouton en crachant un petit filet de sang, Tu... Tu ne me laisseras donc ... argh...donc même pas mourir en... mourir en...mourir en ...pêêêêê...
Le mouton bêle, mais la caravane ne passe pas. Le hamster fait claquer la targette de rechargement de sa thompson, et, un pied sur le ventre du mouton condamné, lance :
- Meurs, pourriture d'ovin !
Et « blam », il l'abat froidement !
...Quelle sale guerre... mais qu'est ce qu'on s'éclate, quand même ! Toujours une bonne réplique aux lèvres, ces rongeurs. Alala, j'en ai la larme à l'oeil tellement c'est beau le charisme militaire !

Nous voilà donc dans le vif du sujet, et en plein dans le contexte, bienvenue à :
HAMSTERS *vs* MOUTONS : The absolute méga-total-war, et encore !

Commençons...
Le soleil inondait le couloir rectiligne du bâtiment Copernick, éclairant élèves et hamsters comme des prisonniers sous interrogatoire. Le bruit de pas pressé et furax du général Billedefoudre claqua tout au long du couloir, net et rythmé comme un morceau de flamenco.
Bon, on entendait surtout une bonne dizaine de marches d'étudiants en tout genre, mais comme je vous l'ai déjà dit, c'est une affaire de hamsters et de moutons que ce récit, pas une histoire de crétins d'humains ! Le chroniqueur de guerre loyal et dévoué que je suis ne peut donc pas dépenser quelques phrases supplémentaires pour décrire les banalités sans intérêt que constituent les humains. Des empêcheurs de buter en rond, voilà tout ce que c'est ! Des andouilles qui se jettent sur les balles qui ne leur sont même pas destinées...
Non, franchement, qui oserait comparer la démarche pleine de prestance et d'autorité de sieur Perlemasque au pas de l'oie de primates de deux mètres de haut, habillés en junkies pour la plupart, qui plus est !

Bref, avec tout ça, l'humeur de notre bien aimé général aux longues incisives n'allait pas s'améliorant. Il pénétra sans douceur dans le QG de campagne au rez-de-chaussée du bâtiment.
- Alors ? Demanda-t-il avec une certaine aménité (voir dico pour plus d'info).
- Alors nous progressons, général Billedefoudre, dit le colonel borgne Bâton-Rouge (voir carte des états unis pour plus d'info). Nous sommes en ce moment même en train de reprendre les couloirs du premier, deuxième et quatrième étage du bâtiment Clément Ader, à l'Est de Copernick.
- Très bien, et ensuite ?
- Quelques problèmes dans l'aile ouest, au sous sol, dans ce bâtiment même. Nos forces ont infiltré un souterrain des commandos moutons, et sont tombés sur des tapettes géantes.
- Je sais que les moutons sont des femmelettes, mais encore.
- Non, mon général, de vraies tapettes je veux dire, des tapettes à souris géantes.
- Ah.
- On devrait s'en sortir sans trop de casse, on a tout fait péter à la grenade thermo-sismique.
- On est jamais trop prudent.
- Ach, ach, ach, intervint le professeur Lemmingway derrière sa petite moustache et ses lunettes disproportionnées.
- Bonjour et à vos souhaits, professeur.
- Ne fous foutez pas de moi, colo-nel, maugréa Lemmingway avec son très fort accent germanique.
- Quyatil, demanda d'une traite (pas une traite de vache, hein ? ) le général.
- Une noufelle mizion pour fos commandos, général.
- Hé ben tiens donc, et qu'est ce que ça va être cette fois ? Allez tirer sur les joyeuses de Toison d'Or avant de s'enfuir en clauquediquant ?
- Prezque.
- Déconnez pas merde.
- Dézolé. Il s'agit de ramener une touffe de poil découpée sur le dos d'un mouton ayant parcouru trois fois le tour d'un pré de taille relative...
- Pfff....
Tout l'état major présent dans la salle se sentit très abattu tout à coup. Billedefoudre en vint même à se demander si Lemmingway n'était pas un peu fou dans sa tête, en fait.
Evidemment, Copain et ses Death Angels furent de revu. Sauf Cesna qui avait voulu impressionner l'agent spécial Bati Koda et qui s'était lamentablement planté sur le parking en tentant de voler avec pour seul équipement ses bras rachitiques et un casque d'aviateur. Un très beau casque soit dit en passant.

Enfin bref, Copain, Roger, Boule de Neige et la Schtroumpfette y allèrent mollo, nerveux lors de la fin de la mission, qui voyait quand même les deux camps s'affronter en guerre ouverte dans le bunker géant qu'était le bâtiment Clément Ader, entre l'avant poste Lavoisier côté ovin et le QG principal Copernick côté rongeur.
Ca mitraillait dur dans tous les coins, sans compter que les premiers chars lourds étaient sortis des usines de fortune montées dans les souterrains de l'université, et leur artillerie faisait voler en tout sens les corps des pauvres étudiants et animaux des deux camps.
Une section d'assaut aéroportée dirigée par un vol de chauves-souris recommandées par Koda faillit même saborder l'opération en lâchant des vaches-grenades bourrées d'herbe qui fait rire sur les premières lignes ovines qui chargeaient baïonnettes aux sabots en bêlant comme des malades.
Les vaches explosèrent, une mèche à retardement dans le fondement et une quantité de méthane impressionnante se libérant sous la frayeur du saut en parachute sans parachute au-dessus du champ de bataille, et envoyèrent dans la stratosphère un bon morceau du sol bétonné, qui laissa place à un impressionnant cratère dans lequel vint se vautrer le mouton que Copain faisait courir sous la menace d'une arme depuis deux tours et demi.
- Faudrait que ça fasse l'affaire ! Dit Copain de sa voix éraillée. On a pas le temps de fignoler, ça pète de partout. Schtroumpfette et Roger, allez occuper les salauds de moutons qui s'approcheraient de trop près de ce cratère ! Boule de Neige, creuse-nous un tunnel jusqu'à Copernick !
- Et pour le mouton, chef ?
- Quel mouton ?
Copain scalpa les fesses du mouton essoufflé qui attendait là, et l'envoya dans le 3ème d'infanterie ovin (qui tentait de prendre le fer de lance rongeur en tenaille) d'un coup d'saton magistral de ses bottes/rangers réglementaires.

Lançant leur célèbre cri de guerre, les commandos émergèrent du cratère tandis que le silencieux Boule de Neige se mettait frénétiquement à creuser :
- BORN TO BE WIIIIiiiIIILLD !!!
Les moutons, déjà bien incapables de retenir la recette pourtant simple du cheval-melba, furent encore plus désappointés fasse à une Schtroumpfette très en forme et un Roger qui taillait dans la masse à grand renfort de "VIVE LA REPUBLIQUE !!!".
L'affaire fut néanmoins difficile, et Copain fut obligé d'aller récupérer Roger, assommé par un obus de char adverse, sous une grêle d'os de seiche, le péché mignon de tout hamster digne de ce nom.
Mais Copain était un dur de dur, un vrai, un warrior, et il résista à la fringale qui le tenaillait pour mordre de toutes ses forces dans le manche de son couteau de chasse, tirant derrière lui Roger qui reprenait conscience. Le colt 257 de Roger avait du répondant, c'est sûr, mais il ne toucha pas grand chose d'autre que les vitres très avant-gardistes du bâtiment Lavoisier, qui s'effondrèrent avec fracas sur les élèves en plein cours.
Lance-flammes contre extincteurs, roues à hamsters face à fer à friser, kamikazes contre samouraïs, fourchette contre pot de yaourt, tout ne fut plus qu'un carnage sans nom peuplé de "squeeek !!" et de "bêêê !!".
Ahhh, la vie au grand air, c'est quand même autre chose !
Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, Copain dû s'arracher de ce spectacle et de cet endroit où il fait bon vivre (encore que... disons où ils font bon souffrir de mutilations honorables qui nous remplisse de fierté le soir à la veillée quand on raconte nos histoires pleines de trous à nos petits enfants en leur demandant s'ils peuvent nous amener le bassin parce que quand c'est l'heure c'est l'heure).
Bref, ne nous égarons pas, parce que sinon c'est pas sous le bâtiment universitaire Copernick qu'on va atterrir, ou plutôt émerger, mais dans un des boyaux de tunnel secondaires ovins pour lesquels on pourrait tracer une étonnante comparaison avec ceux en "journée porte ouverte, surtout aux G.I" durant le Viêtnam...
La belle époque quoi.

Enfin, Copain rentra au bercail, sauf que Boule de Neige, ses petites patounes en feu après deux âpres heures de creusage intensif, n'alla que jusqu'au parking extérieur de Copernick.
Ce qui s'avéra avec le recul une erreur, étant donné que c'était une zone à risques non négligeables.
Alors que Copain passait la tête par le trou et sautait d'un bond leste sur le bitume ferme, il entendit à une dizaine de mètres le bruit caractéristique d'un moteur que l'on démarrait. Ce dernier émit plusieurs plaintes bruyantes de défi avant d'allumer ses phares (oui je sais, on est en plein jour, mais ça fait dramatique, alors autant les allumer).
Copain, éclairé d'un beau trois-quart profil, se tourna vers le roadster mugissant, qui s'avéra en fait être une Audi A4. Plus rien ne bougea sur le parking, et l'on entendit plus tout à coup que les « vroum, vroouuumm » de l'audi...
Copain fit face à son adversaire d'une tonne et demi, et fixa droit dans les phares la voiture.
Il décrispa ses lèvres pour souffler un petit :
- A la dégonfle...
La Schtroumpfette ne put retenir un petit cri de nervosité, mais Copain comme la voiture restèrent impassible, l'un en face de l'autre, une trentaine de mètres les séparant encore.
On vit passer le ballot de paille cliché, et le cameraman fit un gros plan sur la goutte de sueur qui coulait du front de Copain, puis sur la goutte d'huile sur la carrosserie brûlante de l'Audi...
Roger mit un moment à trouver son harmonica, prétextant qu'il était resté dans son autre pantalon avant de finalement mettre la patte dessus et de constituer le fond sonore de ce moment de suspens inouï...
Tellement inouï d'ailleurs que Boule de Neige, les yeux braqués sur le combat de volonté et de sang-froid entre les deux adversaires, en oubliant la fumée et les petites flammèches qui sortaient de ses mains avant que celles ci se rappellent à son douloureux souvenir...
Soudain, alors que Boule de Neige se mettait à chercher d'un air hagard et affolé
Une flaque d'eau pour éteindre ses mimines, Copain chargea en vociférant, suivit presque immédiatement derrière par le bruit d'accélérateur de l'Audi A4 qui démarrait en trombe.
D'une seule course impressionnante, les deux ennemis se jetèrent à la rencontre l'un de l'autre, tant et si férocement que Roger et la Schtroumpfette durent détourner le regard pour ne pas voir ça.
Et c'est bien dommage, parce qu'après un grand "WHAMM" (genre bruit de coups de Thermos sur la gueule d'une tartine de beurre), quand la fumée retomba, la voiture était à l'envers, et Copain se relevait en oscillant dangereusement. Mais finalement, après un choc de titan digne des plus grands héros grecs (oulala, quelles références cinématographiques !), il était vainqueur, la pauvre voiture gémissant et pissant l'huile à tout va de honte et de douleur.

Bon, vous vous demandez peut-être qu'est ce que cette scène de western-spaghetti fait ici, ou alors vous suivez depuis déjà un moment la saga H&M et vous ne vous posez plus de questions. Et bien en fait, c'est du pur authentique. J'ai vu une dame, dont je tairais le nom pour ne pas lui provoquer la tôlée du siècle, bloquer une rue parce qu'un rongeur s'y trouvait. C'était pas pour l'épargner, non non ! C'était parce que le rongeur l'effrayait à ce point que l'Audi A4 qu'elle conduisait en reculait de peur...
Autant dire que j'étais plié en deux de rire devant tant de courage et de témérité. Un tel affrontement entre deux tonnes de métal lourd avec je-ne-sais-combien de chevaux sous le capot et un tout petit et inoffensif rongeur de 2 centimètres de haut m'a laissé un souvenir impérissable que je me devais de raconter !
(T'inquiètes pas Agnès, j'ai pas dit que c'était toi la conductrice.)

Bon enfin voilà quoi, Copain étant le meilleur commando-rambo du secteur, l'Audi A4 n'avait aucune chance (quand j'y repense, un banal rongeur ! J'en rie encore...). Lemmingway eu sa touffe de poils, mais heureusement pour nous Billedefoudre lui fit promettre de ne plus utiliser les ressources humaines d'une qualification à ce point requise que celles des Death Angels pour des missions limite ridicule comme celle-ci. Lemmingway le rassura solennellement, lui garantissant à grands renforts de cacahuètes que l'arme secrète était bientôt au point.
Poignée de main et médaille pour tout le monde. Félicitations, vous avez survécu à un nouvel épisode d'H&M, et moi à son écriture !

Par Billedefoudre.



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