NathanieL

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Nathaniel



Mon nom est Nathaniel.
Je suis né il y a bien longtemps dans une contrée que nul humain autre que ceux de ma Lignée ne peut atteindre.
Une fois par millénaire, l'un de nous est livré au monde "extérieur" pour accomplir sa Destinée.
J'ai été l'un de ceux-là.
Et j'ai accompli ma Destinée.
Maintenant que je sens mes derniers instants arriver j'éprouve le besoin de conter mon histoire à tous ceux qui souhaiteraient savoir ce qui s'est réellement passé ce jour-là, à tous les témoins de la pleine réalisation de ma Destinée.
Pour cela, il me faut commencer par mon Initiation auprès des Miens.
Mon Peuple - ma Lignée devrais-je dire - est sensiblement différent du reste de l'Humanité.
En apparence, je suis un humain, mais à y regarder de plus près, bien des choses diffèrent. Tout d'abord, mes yeux. Comme ceux du reste de ma famille, ils n'ont pas de blanc, mais une sorte de gris argenté qui luit dans la nuit. De plus, je n'ai pas d'iris, mais une pupille de couleur qui simule à la perfection l'iris humain. Ensuite, si vous observez plus avant mon visage, vous pouvez constater que je n'ai pas de poils; mes cils et sourcils ne sont que de subtiles pigmentations de ma peau, cette dernière n'étant pas du tout comme la vôtre. La consistance de ma peau est équivalente à celle d'un drap de soie mais son épaisseur avoisinerait plutôt celle d'une grosse couverture. Sa fonction est la même que la vôtre : protéger ce qu'il y a dessous, et ce n'est pas rien !
Mon corps est constitué, à quatre-vingt dix pourcent, d'espaces que vous évalueriez comme étant vides; mais ce n'est pas le cas. Ce "vide" est en fait une abstraction de ce qui fait notre être et qui nous donne la puissance nécessaire à la survie sur cette planète. Ce vide nous sert de protection, tout comme vos "boucliers de protection" génèrent un champ magnétique suffisamment puissant pour retenir l'air dont vous avez besoin pour vivre à l'intérieur, nos "espaces vides" constituent une sorte de "réserve d'énergie" nous permettant de nous déplacer hors de vos champs magnétiques et d'y survivre.
Mes cheveux aussi sont particuliers; ils ont poussé à partir de ma naissance, jusqu'à ma taille adulte, et là, non seulement je ne grandis plus, mais mes cheveux ne poussent plus, de même que mes ongles. Ma croissance s'arrête, je ne vieillis même pas. Et pourtant, je suis mortel, comme vous. Mais la condition de ma mort est inhérente à celle de l'accomplissement de ma Destinée. En revanche, ceux de mon Peuple qui ne sont pas Elus comme moi, ont une vie quasi-humaine, dans le sens où ils n'arrêtent jamais d'évoluer : ils naissent, grandissent, se reproduisent, vieillissent, et meurent. Leur unique but dans la vie est de continuer la Lignée coûte que coûte pour qu'au moment voulu, un Elu soit mis au monde et accomplisse sa Destinée.
Mais qu'est-ce donc que cette mystérieuse Destinée allez-vous me demander ? Et bien voilà:
Vous savez certainement que nous sommes sur cette planète depuis bien des années avant votre arrivée. Nous ne savons pas depuis quand exactement. Notre savoir, transmis de génération en génération par nos "Vénérants du Souvenir", commence par la naissance du premier Elu. Ses parents étaient déjà là, mais nous ne savons pas comment. La Destinée du premier Elu lui a été transmise une nuit, alors qu'il était sorti se promener, car le sommeil ne voulait pas de lui.
La Destinée du premier Elu donc, lui a été révélée de la sorte :
Il se promenait aux alentours de la maison de ses parents, ennuyé d'être seul avec eux et souhaitant fermement partir à la découverte du monde au-delà des frontières de ce que ses parents appelaient "chez nous", élaborant des plans tous aussi farfelus les uns que les autres pour partir sans blesser ses parents. Au bout de quelques heures d'errances dans leur "chez eux", il s'assit sur un rocher, pensif, n'ayant toujours pas trouvé de solution acceptable pour quitter ses parents sans les chagriner. Il regardait d'un air rêveur l'horizon lointain, baigné de ce mauve pâle caractéristique de l'heure matinale, lorsqu'il aperçut un nuage de fumée semblant se rapprocher à grande vitesse. Il se leva et attendit, car il n'éprouvait aucune peur, seulement de l'incrédulité : comment était-ce possible que quelque chose puisse vivre en dehors des frontière de sa contrée - toute petite, soit - alors que depuis sa naissance ses parents lui avaient toujours dit que la vie ne pouvait exister qu'à l'intérieur de leurs frontières ? Et cette affirmation était renforcée par le fait qu'au-delà de la limite de sa contrée s'étendait une plaine sans limites. Ce nuage, sous-entendant une forme de vie, renforçait sa décision de sortir de cette micro contrée qu'il avait déjà parcourue en long, en large et en travers des centaines de fois, et il attendait avec impatience que le nuage soit à proximité pour voir véritablement de quoi il s'agissait. Pour que son attente soit réduite, il courut à la rencontre du nuage, s'arrêta à la frontière de chez lui et attendit, scrutant le nuage grossissant sur le sable rouge de la plaine infinie. Son attente fut récompensée quelques minutes plus tard lorsque la cause du nuage s'arrêta juste devant lui. En quelques secondes le nuage de poussière rouge se dissipa et laissa apparaître un être magnifique, sur une construction qui paraissait faite de bois avec deux créatures attachés à l'avant. Le premier Elu, dont le nom sacré était Nyzathiel, n'avait jamais vu de semblables créatures. Et pour cause, dans sa contrée ne vivaient que poules, chèvres, cochons et vaches, ainsi que quelques oiseaux, insectes, batraciens et autres poissons rouges.
C'étaient des chevaux. Mais pas n'importe quels chevaux. Leur robe était du blanc le plus pur et leur crinière faite de plumes couleur feu imitait le plumage du plus magnifique oiseau qu'il connaissait : le Phénix.
L'être qui guidait ces chevaux, perché sur la construction de bois, était d'une beauté inégalable et irradiait d'une lueur tout aussi pure que le blanc des chevaux. Nyzathiel resta bouche bée devant tant de douceur dans le regard qui était posé sur lui.
Elle se mit à parler :
"Je suis Deanna. Et je viens te chercher pour accomplir ta Destinée."
Nyzathiel n'en croyait pas ses oreilles. Il était tellement ahuri qu'il n'arrivait pas à prononcer un seul mot. Deanna reprit alors la parole :
"Tu n'as pas de souci à te faire, tes parents seront prévenus et seront heureux pour toi."
Nyzathiel ne savait que penser devant une telle situation. Il avait souhaité si souvent d'avoir la possibilité de partir sans inquiéter ses parents, que cette subite et terriblement étrange occasion le faisait hésiter. Comment cela avait-il pu arriver ? Pourquoi ses parents n'avaient-ils pas su ce qui allait se passer? Pourquoi n'avaient-ils pas connaissance de ces créatures et de cet être lumineux ? Deanna ajouta alors en lui souriant :
"Viens avec moi et je répondrai à toutes tes questions."
Après deux petites secondes de réflexion, sa décision fut prise : il allait partir avec elle. Après tout, c'était ce qu'il attendait depuis des années. Il monta donc aux côtés de Deanna qui donna l'ordre aux chevaux de se remettre à galoper.
Pendant la route, qui lui parut fort courte, Nyzathiel eut droit aux réponses à toutes ses questions, bien que certaines fussent passablement incompréhensibles pour lui à ce moment-là. Il comprit principalement qu'il était un Elu appartenant à un peuple unique et qui devait pour toujours rester au secret; il apprit aussi que Deanna appartenait au peuple Liennoren (elle était une liennorena et leurs "hommes" étaient des liennorens) et qu'ils vivaient dans une grande cité appelée Faeriorane; elle lui parla aussi d'une autre race, celle des humains qui s'apprêtaient à envahir la planète, mettant en danger son peuple.
Enfin ils arrivèrent au bout de leur course. Deanna descendit et entra dans la grande cité, aussi lumineuse qu'elle. Elle lui fit signe de la suivre.
La cité était composée de tours magnifiques qui pointaient leurs flèches très haut dans le ciel, ainsi que de petites maisonnées chaleureuses de tailles et formes aussi variées que l'imagination de Nyzathiel pouvait concevoir. Tout était éclaboussé de lumière et aveuglait presque Nyzathiel, habitué à la lumière tamisée de sa contrée, car les soleils qui éclairaient la planète étaient le plus souvent cachés par la montagne infranchissable qui encerclait pratiquement tout son territoire.
Lorsqu'ils arrivèrent devant la plus haute tour, elle le fit entrer à sa suite et ils pénétrèrent dans une pièce aux dimensions immenses et au plafond invisible. Au fond de la pièce, sur un trône magnifiquement orné, se trouvait un liennoren semblable à Deanna, mais qui dégageait deux fois plus de lumière. Il se leva à leur arrivée et vint à leur rencontre, un sourire illuminant son visage aux traits fins et délicats. Il s'adressa à Deanna d'une voix profonde et si douce que Nyzathiel se demandait s'il l'entendait ou s'il la ressentait :
"Tu L'as trouvé, Deanna, toutes mes félicitations. Ceci est une énorme avancée dans nos préparatifs. As-tu pu Lui expliquer Sa Destinée ?
- Oui, ô grand Kelemdar. Je Lui ai dit qu'Il allait devoir éloigner les envahisseurs de notre belle cité, jusqu'à ce que nous soyons partis, répondit celle-ci d'un air entendu.
- Parfait." Il détourna son regard pour le poser sur Nyzathiel et s'adressa à lui en ces termes :
"Nyzathiel, Ta Destinée est grande. Mais elle sera semée d'embûches et d'épreuves toutes plus difficiles les unes que les autres. Es-Tu prêt à accepter de telles difficultés ?
- Oui, je suis prêt," répondit Nyzathiel avec emphase, non sans être surpris d'avoir entendu son nom alors qu'il ne l'avait révélé à personne.
Et effectivement, il était prêt. Il avait su, au moment où Kelemdar lui parlait, qu'il était né pour ça.

Kelemdar envoya alors Deanna montrer à Nyzathiel où et comment il pourrait accomplir sa Destinée. C'était relativement loin de la belle cité, mais une fois sur place, Nyzathiel comprit pourquoi Faeriorane était en danger : les Hommes, ces êtres étranges mais pourtant si parfaitement identiques à lui, possédaient des moyens de locomotion bizarres et très rapides. Si rapides qu'ils auraient pu arriver à Faeriorane en quelques minutes.
La Destinée de Nyzathiel était de les confiner le plus longtemps possible dans l'espace réduit qu'ils avaient déjà conquis, fermé par une sorte de bulle protectrice. Deanna expliqua à Nyzathiel que les humains avaient besoin de cette protection pour vivre. Ce qui limitait pour le moment leur expansion.
Puis elle lui donna une sacoche en lui disant :
"Voilà tout ce qu'il te faut pour réaliser ta Destinée. Dès lors que tu auras besoin de quoi que ce soit, il te suffira de l'imaginer le plus clairement et complètement possible pour qu'il apparaisse dans la sacoche. Peu importe la taille, ne te fais pas de souci." Puis elle ajouta, "Mais attention, car tu ne pourras obtenir que des objets, magiques si nécessaire, certes, mais rien pour te guérir de tes blessures, ni quoi que ce soit pour te guider quant à ce que tu dois faire ou dire ou encore à qui parler et qui faire confiance. Tu devras t'infiltrer dans la société humaine en tant qu'humain et faire bien attention à ne pas être découvert. Il te faudra atteindre un certain niveau de connaissance de leur société pour pouvoir mettre ton plan en application - si tant est qu'à ce moment-là tu aies un plan ! Et surtout, ne perds pas cette sacoche, elle devra te servir jusqu'au bout et lorsque tu auras enfin accompli ta Destinée, Tu retourneras parmi les tiens et tu transmettras la sacoche au prochain Elu. Maintenant, va."
Et Nyzathiel partit en direction de la ville humaine, ne sachant pas trop comment rentrer sans se faire voir.

Pendant tout ce temps-là, un liennoren était allé voir les parents de Nyzathiel - bien qu'ils aient assisté au départ de leur fils en cachette, comprenant qu'il avait une Destinée à accomplir - pour leur expliquer quoi faire.
"Vous devez continuer à vivre comme avant, et avoir d'autres enfants, pour qu'ils puissent eux aussi avoir des enfants qui enfanteront à leur tour jusqu'à ce que votre descendance puisse accueillir votre fils, qui aura survécu, pour recueillir son récit et le transmettre ensuite au prochain Elu et à toute votre Lignée, de sorte que ce savoir ne se perde pas et que les Elus futurs puissent accomplir cette destinée." Il marqua une pause attendant une réaction de la part des parents, mais ces derniers hochaient la tête en signe de compréhension, il reprit donc : "Votre Race est liée à cette planète, tout comme la nôtre. Mais nous devons partir rejoindre notre planète mère pour survivre et surveiller l'évolution de la nouvelle Race qui vient d'arriver. De là où nous serons, nous aurons toujours un oeil sur vous et notre protection vous sera toujours accordée sans que vous ayez besoin de nous la demander. Vous devez rester ici pour que vos Elus successifs participent au maintien de l'existence de cette planète, malgré la vermine qui l'envahit. Ayez toujours confiance en vos Elus et leur Destinée et croyez en notre protection. Continuez à vivre et embellir votre coin de planète sans vous soucier d'autre chose. Seuls vos Elus devront se préoccuper de l'envahisseur."
Sur ces paroles il repartit comme il était venu, au galop, sur un cheval blanc.
Et c'est tout à fait ce que firent les parents de Nyzathiel, tout en espérant secrètement le revoir un jour avant de mourir. Mais les années passèrent et ils moururent sans nouvelles de leur fils mais en ayant transmis tout ce qu'ils savaient à leurs enfants. Ces derniers firent de même, sans mettre une seule seconde la parole de leurs parents en doute. Ils eurent eux-mêmes des enfants à qui ils transmirent leur savoir et ainsi de suite jusqu'à ce que la Lignée soit suffisamment importante pour voir l'apparition des Vénérants du Souvenir qui avaient pour mission de transporter l'histoire du premier Elu jusqu'à l'apparition du second et ainsi de suite. D'autres générations virent le jour sans que pour autant personne n'ait vent de la réelle existence de l'Elu, ni de la menace humaine. Certains des plus jeunes membres de la Lignée commençaient à douter et c'est à ce moment que réapparut l'Elu. Personne n'eut besoin qu'il se présente pour le reconnaître. Il fut reçu avec chaleur, amour et bénédiction par toute la Lignée. Les plus jeunes le harcelaient de questions et le pressaient de raconter ses aventures. Ce qu'il fit après un bon repas et une bonne nuit de sommeil. Il invita alors les Vénérants du Souvenir à noter son récit pour qu'ils puissent le transmettre au futur Elu, qui ferait de même ensuite et le suivant après lui et encore, jusqu'à l'extinction - peu probable - de la Lignée.

Petit, je fus donc élevé avec les histoires d'Elus et de leurs aventures qui me faisaient rêver. Rien ne me prédisait que j'allais être le suivant, jusqu'au jour où le quatre mille deux cent vingt troisième Elu fit revint au village. Je devais avoir aux alentours de dix-huit ans et je m'occupais du potager, tout près de la frontière sablonneuse de notre territoire lorsque j'entendis une voix grave et inconnue m'interpeller :
"Ah, quel bonheur de revenir à ses origines et de trouver son successeur sans avoir à le chercher !"
Je me relevais précipitamment et regardait l'homme qui se trouvait devant moi. Grand, musclé de façon presque exagérée, il ressemblait à un guerrier barbare des histoires de conteurs lors des grandes veillées du village. Sa peau burinée par les soleils était d'une couleur si foncée qu'on avait du mal à croire qu'il était de notre Race. Mais ses yeux ne trompaient point. Il était bien l'Elu qui revenait.
Contrairement à tout ce que j'avais entendu sur les retours des Elus, celui-ci se fit le plus discret possible. Il s'assit sur un rocher à proximité et m'invita à venir l'écouter.
Je m'assis avec lui et l'encouragea à parler.
"Te sens-tu prêt, mon garçon, à porter le fardeau de l'Elu sur tes frêles épaules, et à mener à bien la mission qui t'incombe ?" me demanda-t-il d'un air sérieux.
"Oui, je me sens prêt, lui répondis-je sur le même ton.
- Alors écoute bien, dit-il en baissant d'un ton, car je vais te raconter mon histoire et tu comprendras alors quelle est ta Destinée."
A la fin de son récit, je restai interloqué tellement son aventure était des plus périlleuse et fascinante. Ce qui laissait présager que la mienne allait l'être au moins autant !
"Es-tu toujours aussi prêt, maintenant que tu connais mon histoire, à reprendre le flambeau et accomplir ta Destinée ? dit-il en me regardant et en souriant.
- Oui, et de toute façon, personne n'échappe à sa Destinée, alors mieux vaut aller de l'avant, lui répondis-je d'un ton ferme et résolu.
- Alors c'est parfait, reprit-il. Je n'en attendais pas moins de toi, bien que j'aurais cru que tu sois plus âgé. Mais soit, de toute façon, l'Elu reste l'Elu ! Voilà la sacoche. Pars maintenant, sans te retourner, et accomplis ta Destinée. Grâce à toi, toute la Lignée pourra survivre aux humains !" et il me laissa là, sur mon caillou, non sans m'avoir dit de ne pas trop tarder à partir.
Après quelques minutes de réflexion, je me décidai enfin à me lever, passant la sacoche à mon épaule et marchant vers ma destinée.

Aujourd'hui, bien des années après ce jour, me voilà sur le point de retourner chez moi, en laissant derrière moi une poignée d'humains désespérés et dans l'incompréhension totale des évènements de ces derniers jours qui marquent la fin de leur prolifération sur notre belle planète. C'est pourquoi je voulais leur raconter cette histoire, leur dire qu'ils n'étaient pas les bienvenus ici, que cette planète ne leur appartenait pas comme ils pensaient le croire dès leur arrivée ici et que leur arrogance envers les choses naturelles de la planète n'a fait que renforcer la détermination des Elus de mon peuple à vouloir les faire partir au plus vite.
Nous avons dû utiliser tous les moyens à notre disposition pour vous faire comprendre qu'il vous fallait aller trouver refuge ailleurs. Certes les moyens les plus convaincants ont été radicaux : des brèches inexpliquées dans votre bouclier, des maladies contre lesquelles vous ne pouviez rien malgré vos connaissance et dont nous sommes tous des "porteurs sains", des guerres civiles dévastatrices que nous avons eu peu de mal à déclencher, tout ça, car tous les moyens utilisés par les Elus avant moi n'ont rien fait : les suggestions les plus délicates et sensées que nous avons réussi à glisser dans les esprits de vos dirigeants, les décisions sages et logiques prises par ces derniers après mûres réflexions, tout ça a toujours été réduit à néant en quelques minutes par un subordonné stupide et assoiffé de pouvoir que vos dirigeants ont préféré écouter plutôt que se laisser convaincre par la raison.
Votre race préfère la destruction massive des siens plutôt que d'avouer qu'elle s'est trompée, de planète, de façon de s'implanter, de façon de vivre...
Et malgré tout ça, j'éprouve énormément de sympathie pour nombre d'entre vous que j'ai eu l'occasion de rencontrer au fil de mes aventures parmi vous et je suis profondément peiné de la catastrophe que j'ai déclenchée au sein de votre peuple. Mais si vous aviez été raisonnables dès le début, tout ceci ne serait pas arrivé et, à l'heure qu'il est, vous seriez vraisemblablement sur une autre planète, la bonne cette fois, nombreux et heureux. Et moi je serais chez moi, parmi les miens, sans cette amertume qui me serre le coeur.


Par Staifany.



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