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VoyagE

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Récit d'aventures diverses et variées...

ou "Skatlan part au Laos, mais en Thailande en fait".

Alors voilà, cette page va me servir à vous raconter (oui, car vous allez être un paquet à la lire, je pense) mon voyage au Laos (qui est en fait mon voyage en Thailande, pour le moment ^^).
Le début de cette histoire prend place dans une scène somme toute banale : moi, maxime, en train de me préparer pour prendre le bus.


Mardi 1er juillet


1) Prologue
"Bon, me voilà prêt à partir : j'ai ma valise en carton, mon sac à dos d'urgences diverses. Invasion extraterrestre, nuées de sauterelles, réélection de sarkozy, passeport, petite faim : je suis paré pour tout." me dis-je ce matin là, vers 7h10, sur le pas de la porte de l'appartement de ma mère, à quincy-voisins.
Et oui, car maxime avait décidé, allez savoir exactement pourquoi, qu'il allait partir au Laos. Il avait tout prévu, (ou bien on l'avait aidé à tout prévoir, aussi, souvent ^^) il était prêt, il était grand, beau, fort, il sentait bon le sable chaud.

Bref, c'était le grand jour, ou en tout cas ça y ressemblait pas mal.

Je partis donc prendre le bus, inconscient de toutes les aventures qu'il allait m'arriver.
Par exemple, ma montre s'était arrêtée la veille. Je ne crois pas aux signes, et au pire je m'étais dit que ça doit porter bonheur, furieux optimiste que je suis. Fou que j'étais ^^
Bon, le premier bus, qui m'emmenait au RER de Chessy, pas de problème, je dois dire. A priori, il n'aurait pas du y en avoir, de toute façon : bus jusqu'à chessy, RER A jusqu'à chatelet les halles, puis RER B jusqu'à l'aéroport Charles de Gaulles, que j'avais déjà visité et exploré de fond en comble la semaine d'avant. Du gâteau, quoi, pour un "transport-en-commun-tiste" comme moi qui a passé des années sur ces lignes lorsque j'étais à la fac.


2) Où le destin point son nez
Donc, bus, ok.
Arrivé à Chessy, blang, première galère : la station est littéralement fermée. Raison évoquée, sur un bout de papier accroché à la hâte : "suite à l'agression d'un chauffeur, on ferme tout par solidarité. Prenez la ligne 56 jusqu'à la gare d'esbly".
...
En soit, c'est assez, voire même totalement, exceptionnel : la ligne A du RER n'est JAMAIS fermée. Même en cas d'attaques thermonucléaires, elle n'est jamais fermée. C'est la ligne paris-disney, la ligne des touristes, et donc du fric français. Par conséquent, de toute l'histoire des grève, manif, accident, problème divers des transports en commun, je n'ai JAMAIS vu cette ligne fermée ou même ponctionnée de quelques RER pour cause de service diminué ou je ne sais quoi.
C'est connu, la ligne A est ouverte, par nature, c'est génétique, scientifique, statistique, ce que vous voulez.
Sur le moment, et toujours aujourd'hui, je ne leur tiens aucune rigueur. Je serais même d'avis qu'ils ferment trois ans d'affilée pour rattraper leur retard de fermeture, d'ailleurs (et aussi pour embêter un peu les gros touristes, niark niark niark ^^)
Mais faut avouer que ça surprend carrément, pour le coup.


3) Où les coincidences s'amusent
J'avais trois heures d'avance, donc qu'à cela ne tienne, tout va bien, je vais prendre le bus pour esbly, justement, afin de rejoindre la gare de l'Est en train, et aviser ensuite.
Le bus d'esbly est là, super !
Je mets ma valise dans la soute.
Je vérifie deux fois que la soute est bien fermée... Oui, car dans la vie, y'a deux types de personnes : celles qui posent leur verre en bord de table, sachant qu'elles n'ont jamais été maladroites, et celles qui reposent avec concentration et vigilance leur verre derrière leur assiette, "parce qu'on est jamais à l'abri d'un problème imprévisible, genre bousculade autour de la table ou invasion extraterrestre".
Je fais partie de la deuxième catégorie, qui attache toujours sa ceinture de sécurité quand on fait dix mètres en voiture, regarde toujours si j'ai mes clés de maison sur moi même quand je vais juste étendre une lessive, et vérifie fermement et systématiquement la bonne fermeture de toutes portes, fenêtres, ou soutes à bagage.
C'est du détail, mais vous allez voir, c'est très drôle ensuite ^^
Le bus attend tous les gens qui devaient prendre le RER.
Le bus part, surchargé, mais le chauffeur à l'air d'être très rigolo, donc on s'amuse bien, genre "youkaidi youkaida, nous v'la frais, tiens, sans RER, hahaha !"
Le bus débaroule sur les routes, avec cette joyeuse tendance à brinqueballer de partout tout en restant sur la route.
On passe un rond point.
Le chauffeur s'arrête subitement, en rase campagne.
"Quelqu'un avait un bagage ?" demande t il tout de go.
"Moi", répond je du tac au tac.
"Va falloir aller le chercher, alors, il est sur la route", rétorqua t il avec un sourire encourageant.
Et oui, car le bagage était parti s'éjecter sur l'autre côté de la route, 50 mètres derrière le bus.
Je sors avec le chauffeur, je cours/trottine pour récupérer le bagage, et le ramène au bus.
"C'est bizarre", dis je, "j'avais bien vérifié que la soute était fermée".
"Oui, je vous crois", répond le chauffeur tandis que l'on remontait dans le bus, "mais elle n'était pas bien fermée de l'autre côté du bus, et les soutes communiquent, en fait."
...
Avouez : je suis verni, non ?


4) Où ça devient fort ^^
On arrive en gare d'esbly.
Tout le monde court acheter un billet de train pour paris, celui ci arrivant dans les cinq minutes.
Evidemment, courir avec une valise de 23 kilos 800 grammes dans les pattes, c'est pas facile.
Je me retrouve à faire la queue.
Le train arrive, je n'ai toujours pas mon ticket.
La dame d'à côté file prendre le train sans ticket, m'enjoignant à faire de même. Il me faut dix bonnes secondes pour réfléchir, hésite, et finalement lui répondre que, merci bien de la proposition, mais je ne peux vraiment pas me permettre de tomber sur des contrôleurs (déjà trois coincidences grosses comme des maisons genre "un appel de dieu, en pcv, pour monsieur maxime, je crois qu'il veut vous dire quelque chose", je voulais pas prendre le moindre risque, hé !)
Le train part, le ticket sort finalement de cette fichue machine.
Prochain train : 8h39.
A oui, mais en fait non : perturbations intempestives sur la ligne, 20 minutes de retard.
Je me fais pas de bile, ça à l'air mal parti de toute manière, donc on avise, on improvise, et on continue.
Le train finit par arriver, bondé, je monte dedans, je me pose.
20 minutes de trajet, puis ralentissement, puis arrêt, à 2 km à peine du terminus de la gare de l'Est : "grosses perturbations sur toutes les lignes !" tente de crier comme un bouclier de défense le pauvre régulateur, dans notre wagon, assaillit par la foule frustrée et terriblement en retard. Finira-t-il lynché par les usagers enragés d'immobilisme, comme crucifier pour plaire aux dieux de la sncf ? Non, heureusement.
Mais n'empêche, il fait un soleil de plomb, et je me suis assis du côté où il illumine joyeusement le wagon, trop bien ^^

Bref, allez, deviner ? ... Et oui, gagné, 1h d'attente immobile à un jet de pierre (de grosse pierre, ok) de la gare d'arrivée.
Donc finalement, j'ai décroché le téléphone, quoi, qui n'arrêtait pas de sonner : "allo, Dieu ? Quoi ? Tu veux me faire rater l'avion ? Non mais t'inquiète, ouais, j'avais deviné, oui. Non non, t'inquiète, je t'en veux pas, je sais ce que c'est le boulot. Parfois, le destin dit "aujourd'hui, non", et là, ce matin, c'est pas pour ma pomme, c'est tout, faut pas te faire de bile pour ça, vieille branche. Quoi, t'as jésus sur une autre ligne ? Ouais, ça roule, rappelle moi au besoin, de toute manière, je bouge pas. Allez, tchuss, on se fera une bouffe".

On arrive en gare de l'Est...

5) On conclue
Je file au RER B, sans trop y croire, mais ventre à terre quand même.
Ok, là ça se passe à peu près normalement, tranquillement, je détaille pas, vous n'avez qu'à prendre le RER si vous voulez voir.

J'arrive à l'aéroport, je fonce comme un malade.
Fort heureusement, je connaissais l'aéroport comme ma poche, donc, donc optimisation totale, virage à la corde, tout.
J'arrive à la porte d'enregistrement : plus personne.
Je vois le panneau "enregistrement fermé 15 minutes avant décollage". Mon vol est à 11h15, il est 11h03... Trois pauvres minutes de retard, et je rate un avion à 530 euros, trop la loose.


6) On improvise
Faute de générique de fin du type "et il prit l'avion, volant vers le pays du soleil levant", il fallu jouer les prolongations : appels divers et désespérés, réflexion massive de tout type.
Je consulte les bureaux : "ah non, monsieur, désolé, on ne s'occupe de rien ici, faut aller au siège social de la société ou les appeler".
Quand on appelle, on tombe évidemment sur des boites vocales genre "merci d'avoir appelé, ça nous fait trop plaisir, mais là on a personne pour vous répondre, désolé".
Je finis par sortir pour prendre un taxi (j'ose plus les transports en communs ^^), mon avion me passant devant, me narguant joyeusement avec ses gros motifs "GULF AIR".
Je l'ignore avec dignité, et pars rejoindre en taxi la compagnie Gulf air m'ayant justement vendu mon billet.
Ils sont super cool, c'est pas la question, boite vocale surchargée ou non, vol raté ou non, c'est juste qu'ils m'avaient bien précisé que les billets n'étaient pas remboursables d'une quelconque manière, donc bon.
J'y vais en me disant que je passe juste leur faire un petit coucou, quoi, pour prendre un petit café avec eux et racheter un billet au prix fort. C'est normal : je savais que le billet n'était pas remboursable, et l'avion n'a pas eu le moindre problème : il était là, à l'heure, nickel chrome. Gulf air serait complétement dingue de rembourser des billets non remboursables alors qu'ils ne sont absolument pas responsables de mon retard !
Vous imaginez un peu, sinon ? "bonjour monsieur, voilà 500 euros pour nous excuser du fait que vous avez fait la grasse matinée, n'hésitez pas à avoir d'autres pannes d'oreiller, surtout, on vous filera autant de sous que vous voulez pour ça." N'importe quoi ^^

Mais en fait, non, je me gourais.
Je suis arrivé à gulf air, j'ai expliqué mon problème, et la dame m'a super gentiment transféré sur le vol du lendemain, avec un simple surcout de 80 euros. Elle a fait des pieds et des mains pour me décrocher ce billet, et franchement j'étais impressionné. "Non mais on a eu plein de problème de transport, nous aussi, on va vous arranger un truc avec la directrice, elle va signer un papier expliquant le transfert tout ça, vous inquiétez pas, on va s'arranger de notre côté avec ça. Vous, rentrez tranquillement chez vous et préparez vous pour demain, voilà votre nouveau billet. Encore désolé pour le surcout."
Hallucinant, trop bien !
Gulf air, c'est de la bombe atomique, de la super agence de voyage, allez y n'hésitez pas. (je le répèterais un peu plus loin, vous comprendrez pourquoi je suis plus que satisfait, si ça ce n'est pas suffisant pour vous convaincre)


Bon, bref, après, je suis rentré, j'ai bu douze litres d'eau pour compenser tout ce que j'avais perdu, et j'ai attendu le lendemain tranquillement.


Mercredi 2 juillet


7) Check list
Lever : 6h30... OK.
Aller jusqu'à l'aéroport, emmené par ma mère... OK.
Arrivé 7h30 à l'aéroport, 3 vraies heures d'avance... OK
Enregistrement des bagages à 8h15 tapante (heure d'ouverture)... OK
Attente tranquille, achat de sandwich pour la route... OK
Embarquement, postes de contrôle divers... OK
Entrée dans l'avion, avec du retard à cause de 5 handicapés moteurs qui se battaient pour seulement 2 fauteuils roulants (le temps que les hotesses trouvent 3 autres sièges)... OK
Décollage... OK

8) First flight
Je me suis bien marré sur cet avion, autant au décollage qu'en discutant géopolitique, économie, psychologie et cinématographie avec une américaine.
Origine pakistanaise, vivant à miami, et de toute évidence tout à fait "classique" pour une américaine.
Ce qui surprendra les lecteurs de ce récit sera peut être qu'elle était de toute évidence dix fois plus intelligente et lucide que pas mal de françaises et français que je connais.
Autant pour nos préjugés anti-américains, perso je les remets en doute plus que jamais.
Eux au moins, leur président doit truquer les élections pour se faire élire, et le candidat d'opposition avait un projet écologique en béton armé, si je me souviens bien.
Y'a de quoi se poser des questions ^^

Bref, voyage sympa, atterrissage fun, aussi (des tonnes de trous d'air, l'enfer, mais je rigolais bien ^^)
(image : deux gars en train de jouer à chat, au pied de l'avion. Authentique !)

9) Barhain airport, Arabie Saoudite
J'arrivais à 19h, mon transfert vers bangkok ne décollait pas avant 9h le lendemain.
J'avais donc un paquet d'heures à perdre.
Enfin, un paquet -1, avec le décollage horaire ^^

Je me suis baladé, j'ai regardé en souriant bêtement toutes les femmes voilées et leurs maris imposants avec des serviettes sur la tête. ("obtus de français un jour, obtus de français toujours !")
Mais par contre la prière musulmane s'insérant sur les canaux radios de l'aéroport entre deux "vol 498 pour Karachi, embarquement porte 8" m'a carrément éclaté. Faudrait trop qu'on ait ça, en France.

Bon sinon, après un peu de balade, je suis parti me renseigner sur mon vol du lendemain, parce que quand même, mieux vaut prévoir.
Je suis d'ailleurs tombé sur une espèce de djeuns totalement stone et amorphe, installé au poste d'information de l'aéroport, c'était un grand moment. Il lui a fallu cinq bonnes minutes pour lire sur mon billet d'avion que je partais le lendemain, et cinq nouvelles minutes pour taper "gulf air" sur son clavier d'ordi.
J'ose même pas imaginer les usagers en retard qui tombe sur lui, les pauvres ^^

Bref, du coup, je me suis orienté tout seul, et je suis parti voir les "lounges" (oui oui, comme dans le sketch de gad elmaleh, ce sont des endroits où l'on "s'allounge" pour se reposer entre deux vols) de chez Gulf air, mais c'était réservé au "first class".
Attendez, la suite est fun : je demande donc où je pourrais aller me reposer ou je ne sais quoi, puisque je ne peux pas rentrer dans le petit coin repos de l'aéroport avec mon billet "classe éco".
Ils m'indiquent un service gulf air en contrebas, qui pourrait me renseigner.
Je descend d'un étage, où il y a déjà beaucoup moins de monde, et le gars de chez gulf air m'indique encore un autre point de l'aéroport.
Je traverse encore une bonne partie de l'aéroport (tranquillement, et même doucement, puisque j'avais la nuit à perdre)
Je finis dans un coin paumé où y'a deux touristes à peine, face à un petit bureau gulf air.
Là, le gars super sympa me dit (en anglais) :
- Vous allez pas passer la nuit sur une chaise d'aéroport, quand même ? Il est à 9h demain, votre avion !!
- Ouais, mais non, spa grave, msieur, j'ai un gros gros bouquin pour lire.
- Oui mais... 9h !!!
- Ouais, bah... voilà, quoi. (genre "c'est la vie", quoi)
- Nan nan nan, hors de question, je vais appeler un hotel pour qu'il vienne vous chercher.
- Oula, mais je veux pas d'hotel, moi ! Je veux juste des infos sur mon vol de demain, quoi.
- Non mais c'est gratuit.
- Ah ? Euh... ouais, mais le transport, tout ça ?
- Gratuit aussi, et ils viendront vous chercher demain matin à 7h15 pour vous ramener ici tranquillement.
- Oh.... (purée mais comment c'est cool Gulf air, quand même) bon bah, ok, euh, ouais.
- Voilà : une chambre, diner, petit déjeuner, tout compris, gratos. Vous y allez, vous vous reposez deux heures tranquillement, vous lisez votre livre si vous voulez, et on vous ramène gentiment demain pour votre vol. C'est pas mieux comme ça ?
- Bah, si, là, vu comme ça, c'est sûr... (flawless victory, "Gulf air customer service" vainqueur par KO, quoi)
- Et ben voilà !

Donc j'ai été attendre en dehors de l'aéroport le chauffeur, avec une douzaine d'autres touristes qui devaient aussi avoir des correspondances à la noix vers je ne sais où.
J'ai discuté pendant une heure avec un allemand complétement speed (et ses deux gamins démoniaques, genre les sales mioches par excellence... pauvre père ^^) mais super sympa. Un gars qui bosse dans les automatisations informatiques (si ça intéresse quelqu'un, écrivez moi, je vous filerais son adresse mail, il m'a dit que sa boite cherchait à embaucher à donf, il a voulu me recruter dans l'aéroport, lol ^^)

9) One night in South Arabia
Le chauffeur est finalement arrivé (moi, perso, j'étais pas pressé du tout : je rappelle une fois encore que j'avais la nuit entière à perdre, de toute manière !), et nous a emmené à un super hotel de la mort.
Je dois dire au passage que :
- primo, tous les aéroports, taxis, hotels et autres sont bourrés de climatiseurs vrombissant, j'ai du porter un pull d'un bout à l'autre de mon voyage, et j'ai eu un peu froid tout le long)
- deuxio, l'Arabie Saoudite est hyper moderne, genre écran plasma géant à la place des panneaux publicitaires, batiments ultra stylés : je me pensais réellement dans un film de SF de ouf ! Genre "syndicate wars" ou je ne sais quoi, mais blade runner à côté c'était de la gnognotte ! De nuit, c'était magnifique !
- les 30 secondes que j'ai passé dehors, entre l'aéroport et le taxi, m'ont fait comprendre que ça devait être l'enfer sur terre, l'arabie saoudite, niveau chaleur et humidité ! Un truc à faire malaise sur malaise, sans déconner.

Bon sinon, l'hotel était hyper classe, un truc mortel. Ma chambre avait deux lits deux places, vous voyez le genre ? D'entrée de jeu, ça pose l'ambiance, quoi, du style "bon, bah, c'est bon, je prends plus l'avion : je m'installe là définitivement".
Je me suis pris une bonne grosse douche de taré, histoire d'en profiter, et j'ai passé une super nuit dans un super lit, trop le luxe, quoi.
(image : un bout de fenêtre de l'hotel, quand je suis arrivé le soir)
(image : la chambre en abime)
(image : le même bout de fenêtre de l'hotel, quand je suis parti le matin, mais on voit mal)



Jeudi 3 juillet


10) Ecourtons passer les avions
Bon, je me suis levé, j'ai pris un super petit déj (gratos, donc), on m'a ramené comme prévu à l'aéroport, ainsi que dix autres touristes, avec entre autre deux thailandaises complétement folles, persuadées d'être en retard.
C'est d'ailleurs très amusant, le contraste de l'aéroport de barhain, avec toutes ces femmes voilées et toutes ces femmes thailandaises très libérées, tout ce petit monde se cotoyant sans le moindre soucis, arf arf arf ^^
(image : un morceau d'aéroport de barhain. Ca vous fait une belle jambe, hein ?)
(image : moi attendant l'avion, tranquille)

Bon, je suis revenu attendre mon avion, je l'ai pris. J'étais d'ailleurs un peu anxieux, sans raisons logiques. C'était sûrement à cause du dépaysement, et du fait que ça faisait déjà plus de 24h que je parlais exclusivement anglais, et que ça commençait à me perturber le cerveau dans tous les sens.
Encore aujourd'hui, samedi 5 juillet, je suis complétement mélangé entre le fait de penser en anglais et de penser en français, ce qui réduit mes conversations (en toute langue) à des séries de blancs et de difficultés diverses, dont peut témoigner mon cher père qui m'a eu par webcam hier, arf ^^

Bref, le vol s'est bien passé, notamment grâce à la "Skynanny" qui s'est occupé de la pléthore de gamins qui trainaient partout dans l'avion. Ca m'éclate, ce terme : "sky nanny". C'est comme ça que l'appelait le commandant de bord, qui devait d'ailleurs être un petit rigolo, vu qu'à chaque fois qu'il racontait un truc en arabe, ça faisait sourire ou marrer les hôtesses. Apparemment il faisait des blagues genre "on vole à 10 pieds d'altitude" ou je sais pas quoi du genre.

J'ai passé une bonne heure à tenter de chourrer des casques audio, et à tenter de comprendre comment ils fonctionnaient, ce qui m'a permis de regarder le film "be kind, rewind", très sympathique comédie avec l'excellent jack black.

Ah oui, à noter aussi : apparemment, le soir tombe très vite, en Arabie Saoudite ou en Thailande. Genre 19h il fait presque nuit, quoi. Si quelqu'un a l'explication scientifique, je suis preneur ^^

J'ai de nouveau un peu dormi, dans l'avion, mais pas grand chose, genre 1 heure tout au plus. (Ca c'est pour ceux qui veulent s'amuser à compter mes heures de sommeil éparpillées et bordéliques, en tenant compte des décalages horaires divers, et qui pourraient alors peut être m'expliquer pourquoi j'étais pas fatigué de tout le vendredi, une fois arrivé à destination... bref)


11) Bangkok arrival
Bon, je suis arrivé à bangkok, à l'aéroport de suvar-quelque-chose (énorme), d'enfer, trop fun. J'ai changé un peu de fric, j'ai prospecté un peu, j'ai regardé les prix en "baht" (monnaie locale) de tout un tas de trucs pour commencer à me faire une idée, et j'ai appris qu'il me fallait aller en taxi dans l'autre aéroport de bangkok (50 km plus loin... vous imaginez la taille de la ville, un peu ?) pour les vols "domestic" (contrairement aux vols "internationaux")
J'ai pris un service de taxi. J'ai remarqué qu'en thailande on conduisait à gauche, comme en angleterre, et que le code de la route n'existe pas. C'est juste une "indication", comme dans tous les pays où les gens ne vous tabassent pas pour une simple priorité à droite coupée. (c'est à dire qu'en thailande, tout le monde roule comme des malades, mais tout le monde est extrêmement calme et pacifiste, et donc tout se passe super bien)
Tiens d'ailleurs, les ceintures de sécurité n'existent que pour le conducteur, ça risque de me perturber un moment, je passe systématiquement 30 bonnes secondes à la chercher dans chaque voiture dans lesquels je me retrouve.
J'ai tenté de négocier avec le taxi pour qu'il m'amène directement à destination, parce que le prochain vol pour udon thani (ma destination suivante) n'était que le lendemain à 6h du mat' (tiens tiens, ça rappelle un peu barhain, lol ^^ Sauf que là je n'avais plus de ticket gulf air ou quoi que ce soit, ça s'arrêtait à mon arrivée à bangkok)
On a tenté de trouver un terrain d'entente, et finalement j'ai appelé Torquemada (Dominic de son prénom, mon contact en Thailande, pour ceux qui l'ignoreraient) (Que j'ai eu tout de suite sans problème, avec le portable du chauffeur (appel local/local), pour cette première discussion vite expédiée pour causes techniques ^^), pour qu'il me dise vite fait si j'étais pas en train de me faire escroquer ou quoi que ce soit.
Ce n'était absolument pas le cas, mais tout le monde (le chauffeur de taxi, dominic, et la femme de dominic qui traduisait des trucs en thailandais entre tout ce petit monde) était d'accord sur le fait que finalement c'était trop cher, et que je devrais plutôt attendre mon avion à 6h du mat'.
Ce que je fis, donc, une fois arrivé au deuxième aéroport.


12) Don Mueang
Le deuxième aéroport, Don Mueang de son petit nom, était aussi petit et simple que le premier était énorme et fourni.
Un truc tout minus, avec juste 5 clampins en train de passer des gros cables dans le plafond, c'était vachement rigolo.
Ah oui, et puis je me suis aperçu à ce moment là que les aéroports sont blindés de monde et de "vie" 24h/24.
Je m'en suis aperçu seulement à ce moment là, parce que cet aéroport là, y'avait personne, toutes les boutiques internes et bureaux étaient fermés, et la vingtaine de personnes éparpillées sur les aires d'attentes dormaient toutes, avec des couettes et des lits improvisés, c'était intéressant ^^
Donc en déboulant dans cet aéroport endormi, je me suis dit "mais qu'est ce qui se passe ? ... Aaah, mais oui ! Il est 23h et il fait nuit, c'est vrai !!!", et donc à ce moment là je me suis aperçu que tous les autres aéroports dans lesquels j'étais passé, même à 3h du mat', étaient toujours fourmillant et ouverts de partout. On ne remarque certaines choses que lorsqu'on voit leurs opposés, pas vrai ?

Bref, j'ai donc évité de réveiller les autres gens qui dormaient, notamment 5 moines, qui ne se connaissaient pas entre eux, qui s'entassaient dans le mini-espace "monks only" dans un coin de l'aéroport. Sans m'être informé sur la question, je crois pouvoir conclure que les moines étant aussi mystiques que respectés en asie, ils ont des emplacements réservés à "bon karma", genre zones telluriques ou je ne sais quoi, et que d'office, ils dorment dedans s'ils doivent dormir quelque part, même s'ils sont 400, que le coin est minuscule et que le reste de l'aéroport est vide.
Je trouve que ça les rend infiniment plus sympathiques que nos prêtres plein de fric et/ou d'obséquiosité mielleuse (de leur fait ou de leur ouailles).
Là, c'est juste une bande de gars silencieux en tutu orange qui se mettent dans un coin, c'est plus fun ^^
(image : y'a personne, juste un touriste qui fait dodo)
(image : mon avion du lendemain, qui fait dodo aussi. Notez que ça ressemble à un bec d'oiseau, c'est fait pour : la compagnie s'appelle "nok air", "nok" signifiant oiseau ^^)
(image : encore un morceau d'aéroport. On voit pas, mais y'a quatre personnes qui ronflent à côté de moi ^^)

M'enfin bon, j'ai donc pu lire une bonne moitié de mon bouquin durant la nuit, et même faire une petite sieste entre 3h et 4h du matin (vous suivez, sur les heures ?).
Après quoi j'ai encore lu un bon moment, et vers 5h j'ai été prendre mon billet (les bureaux des compagnies de vol venaient de rouvrir), et puis mon vol après cela.
(image : les portes d'embarquement à 5h du mat' : pas un rat ^^)
A noter : les asiatiques semblent être de vrais professionnels. Y'a absolument pas photo entre le comportement des travailleurs, responsables, hotesses, ou autres, par rapport à leur équivalent occidentaux. Quand on les voit, on comprend que l'europe et les amériques n'ont aucune chance, c'est limite de la nage synchronisé, leur façon de travailler, c'est fascinant de sérieux et d'application minutieuse.




Vendredi 4 juillet


13) Dernière ligne droite
Donc, un dernier petit vol d'une heure, de Bangkok à Udon Thani, au nord de la Thailande, dans un petit jet sympathique. J'ai assisté à un envol tout simplement magnifique, où l'on a traversé progressivement 4 couches de nuage, tellement distinctes et ... "fines", en quelque sorte (quelques mètres d'épaisseur tout au plus) qu'on s'est rapidement retrouvé dans une peinture de Suidmak : un sol de nuage limpide, un plafond de nuage une cinquantaine de mètre au dessus, et le soleil dans le fond, irradiant de lumière tout cet espace intermédiaire étroit, mais infini à l'horizon.
C'était vraiment magnifique, tellement que j'en ai oublié de faire une photo (argh, arrêtez de me lancer des pierres !) et oublié d'arrêter de sourire béatement pendant tout le vol...

A l'atterrissage, les 50 asiatiques de l'avion sont allés directement aux toilettes, en attendant leurs bagages. C'était assez massif pour être étonnant, quoi. J'y suis allé après avoir récupéré mon bagage, moi, pour voir si y'avait un truc particulier. Mais outre le fait qu'il n'y avait de la place que pour dix, et que je me demande où se sont mis les 40 asiates surnuméraires, ces toilettes n'avaient rien de particulier. Bizarre bizarre.

Bref, après cela, j'ai pris un taxi, ou plutôt un taxi m'a pris : y'avait une dizaine de gars en costards très prévenants qui sont venus à la rencontre des complets touristes (on était trois : deux américains et moi) pour les aider.
D'ailleurs c'est un truc à noter, ça : les thailandais fournissant des "services" sont à la fois hyper plus entreprenants que les commerciaux européens, et en même temps bien moins chiants. Quand vous regardez un chauffeur de taxi, un vendeur de n'importe quoi, un policier dans un aéroport ou autre, tout de suite ils viennent à votre rencontre pour vous demandez si vous avez besoin d'aide, de transport, d'infos, etc... Mais d'un autre côté, si vous refusez poliment, ils ne vous harcèlent absolument pas, et s'en vont très rapidement (enfin, dès que vous avez réussi à leur faire comprendre que vous n'avez pas besoin d'eux... ce qui n'est pas dur, c'est juste qu'ils parlent une autre langue, à la base, alors faut pas hésiter à faire des gestes et tout pour clarifier ce que vous tentez de dire ^^)
M'enfin c'est super bien organisé et finalement vachement sympa.
Et puis niveau prix, autant le premier taxi me semblait un peu cher, autant celui là était dérisoire : je devais aller à Nong Khai, sur la frontière, 1h de route. 800 bath, normalement, m'avait dit torquemada et tous les gens qui connaissent les prix. J'en ai eu pour 200 baths. Pour un service de taxi s'appelant "limousine service", avec des gars en costards de partout, autant dire que ça surprend tellement c'est donné.
200 baths ça fait 4 euros, au fait, pour aller à perpette.
Donc bref, tranquille.

14) Nong Khai city
1h30 plus tard, je me retrouvais à Nong Khai, devant le pantawee hotel, lieu de rendez vous avez Dominic/Torquemada (oui, le chauffeur s'est un peu paumé dans la ville, son gps étant tombé en rade, et les trois touristes à bord allaient à trois endroits totalement paumés et différents).
Une fois au pantawee, j'ai du expliquer à un tchuk tchuk (taxi-vélo) que j'attendais un pote. Il ne comprenait pas, mais je me mets à sa place : un gros pigeon de touriste qui reste au bord de la route avec sa valise, l'air paumé, pendant 5 minutes, sans bouger, devant un hotel à touristes, forcément, c'est bizarre qu'il ne cherche pas un transport.

A noter sur la Thailande : le code de la route n'existe pas, ça je l'avais dit, mais à nong khai c'était encore plus flagrant : des motos et des super pick up de partout, dans tous les sens, sans casques, sans ceintures. Des touk touk (ou tchuk tchuk, donc, j'ai pas encore le nom exact ^^) bondés de gens, des scooters où les jeunes se mettent à trois dessus, tout ça. Typiquement, y'a des routes, et après, chacun fait à sa manière : si y'a personne en face, ça peut devenir provisoirement une double voie à sens unique, sinon ça peut être une route quatre voies si y'a du monde, ou un carrefour intempestif : y'a pas de règles, et chacun gère le bitume à sa façon. "Tant que y'a de la place, on passe", quoi.
Et d'un autre côté, j'avais vachement moins peur là dedans que sur les routes de France. Ca doit venir de l'absence totale d'hostilité latente des conducteurs. En France on doit vivre avec le sentiment que tous les autres usagers de la route sont hostiles, et préfèreraient qu'on reste chez nous plutôt que de rouler à côté d'eux. Ici, ça donne presque plutôt l'impression que si on percute un pick up et qu'on finit dans son coffre, le conducteur va nous demander d'un air normal "je vous emmène où ?". Vous voyez le truc ?

Bon, bref, sinon, l'architecture de la ville, c'est un peu le bazar, quoi : les batiments sont construis, ils tiennent, ils sont fonctionnels, on peut mettre des magasins dedans ou des terrasses sympas, et puis voilà, ça marche comme ça. On sent que les thailandais se fichent complétement d'avoir la maison la plus luxueuse ou la plus esthétiquement artistiques, quoi : une maison c'est une maison ! Du moment que y'a de la place, des toilettes, des chambres et que c'est douillet, le reste, ils s'en contrefichent.

En gros, on est à mi chemin entre un village de campagne français hyper tranquille, et l'image qu'on voit dans les documentaires des villes fourmillantes et grouillantes, bourrées d'enseignes publicitaires et tout ça. Y'a cette vie grouillante et ces panneaux de partout, mais ça ne dégage pas du tout le sentiment d'oppression ou de dynamisme auquel on peut s'attendre, car on sent à tout moment que les gens prennent le temps de vivre, et de vivre heureux, en dehors de ça.


15) Dominic ^^
Et donc, finalement, j'ai vu arriver un gars en mobylette, typé anglais, dans l'accent comme dans le physique (mais bon, ça reste léger, on dirait un mélange de jason fleming à 70%, dany boon à 10% pour la tête qu'il fait quand il rit, et les 20% restants, c'est son visage qui me rappelle quelqu'un, mais j'arrive plus à savoir qui)

Bref, il s'explique 10 secondes avec un chauffeur de touk touk (parce que bon, mettre une valise de 23 kilos sur une mobylette, vous y arriveriez, vous ?), et nous vl'a partit jusqu'à son bar, lui devant, et moi derrière dans le touk touk qui tente de zigzaguer entre les picks ups avec une certaine dextérité, faut avouer.

Et voilà comment je me suis retrouvé au bord du mékong, dans un petit bouiboui tout à fait sympathique : terrasse commune avec deux maisons à droite, tente de moines à gauche (avec leur temple un peu plus loin), un bar au rez de chaussée (pas de devantures... mais j'ai l'impression qu'aucune maison n'a de "façade" au rez de chaussée, par ici, que des grilles pour la nuit, et sinon c'est grand ouvert), et trois étages, comprenant chacun un genre de salon très sympathique de circulation, une chambre assez grande aussi (dominic tient aussi des "guest house", un genre d'équivalent des chambres d'hotes) et une salle de bain très sommaire, mais fonctionnelle. Lui dort au dernier étage avec sa femme, Jane (qui parle pour ainsi dire ni anglais ni français, mais elle à l'air très cool ^^) et moi je me suis retrouvé installé au premier, avec balcon "vu sur le mékong".

C'est fun, tout simplement fun ^^

(note : oui, vous avez bien lu : y'a pas de cuisine. Vous comprendrez pourquoi après ^^)


16) Conclusion
Me voilà arrivé à destination, donc, où Jane et deux de ses amis tentaient de réparer une triplette de scooters, apparemment (ça fait bizarre, d'arriver et de voir un atelier de mécano improvisé sur la terrasse ^^). Le must étant qu'elles n'avaient aucun outil, mais que visiblement en cinq minutes elles avaient déjà réparé deux des scooters, c'est trop fun ^^

Le reste de mon histoire consistera à raconter les moeurs et coutumes de ce pays, qui constitue vraiment un autre univers, qu'il me sera très difficile de vous faire comprendre avec de simples mots (mais je vais m'y atteler), et que je n'aurais surement jamais pu comprendre si Dominic ne me fournissait pas des pages d'explications à mes wagons entiers de questions !

Pour l'histoire du voyage, ça finit là ! Alors, quelqu'un a fait le compte des heures de sommeil, et peut m'expliquer pourquoi je n'ai pas du tout été fatigué avant le vendredi soir vers 21h ?
Bon sinon, dernier détail : oui, il fait chaud en Thailande, et humide. Mais en fait, pas tant que ça, en tout cas beaucoup moins qu'en Arabie Saoudite. Ca se gère très bien. Mais tant mieux, d'ailleurs, parce qu'il parait que c'est la période la plus froide ^^

(image : le balcon de ma chambre, le mékong derrière ^^)
(image : le mékong, avec le Laos en face)
(image : un morceau de ma chambre, avec un fantome en surimpression... à moins que ça soit une moustiquaire géante ^^)
(image : sur le seuil de ma chambre, avec le salon et la salle de bain à droit au fond)

Note : les photos sont un peu pourries, mais de toute manière je suis pas bon photographe, et puis chaque fois je me disais "nan mais une photo, ça veut rien dire, faut y être pour comprendre ce qu'on voit", alors j'ai tenté de faire dans le concept plutôt qu'autre chose ^^


La suite de mes aventures : ThaiTrucs
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