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Opération Phukket


Bon alors, c'est l'histoire de la grosseu tiquetteu. (non, c'est juste une blague récurrente des spectacles de philippe coubère, cherchez pas)

Je vais tenter de faire un résumé des aventures de max à travers la Thailande ^^
Alors au départ, le principe était le suivant : on part moi et Dominic se faire refaire les dents à Phukket, l'ile la plus au Sud de la Thailande, où il connait un dentiste magique, genre super méga dentiste de la mort hyper pas cher et hyper bon.
Au passage, on récupère Garreth, alias "Gi", le frère de "Dom", qu'on doit amener à Phukket aussi, afin qu'il trouve un travail.
Voilà le résumé des buts de l'expédition Phukket (générique d'intro et tout).
(Note : tout le monde porte un surnom, en thailande, car les thailandais ont du mal avec les prénoms à rallonge, alors ils nous donnent des raccourcis pour nous identifier, que finalement on garde : "max", "gi", "dom". Simple, efficace, pratique)
(Note 2 : ça se prononce "poukette", les thailandais s'embêtent pas trop avec des consonnances bizarres, ils préfèrent s'embêter avec des prononciations bizarres !)


1) Garreth


Je romps d'entrée de jeu la continuité chronologique afin de résumer les "phénomènes" avec lesquels je me suis balladé, ce qui permettra de saisir plus facilement, et dans leur ensemble, les diverses tribulations de notre voyage et leurs raisons.
Donc, Garreth. Je vais résumer uniquement ce qui nous concerne pour ce voyage : Garreth semble ne pas connaitre la valeur de l'argent, et semble manquer cruellement de maturité sur ce sujet.
Voilà, c'est un bon résumé ^^

En pratique, ça donne quoi ?
Ca donne que Garreth n'a plus de boulot depuis un moment, et vit totalement au crochet de sa famille, qui lui envoie de l'argent bien malgré eux, et commence à être un peu fatigué de cela, car apparemment, Gi accumule ce genre de façon de vivre, ainsi qu'une ribambelle de petits problèmes inoffensifs, mais usant pour ses proches, à force de répétition systématique (c'est pas moi qui le dit ^^)...
Donc Dom a décidé d'épargner sa pauvre mère en allant lui même botter le train à Gi pour qu'il se magne d'aller trouver un taff à Phukket, car Gi a un CV d'enfer, mais la capacité extraordinaire de trouver confortable de vivre à l'oeil (et "grand train de vie") au frais de sa famille ^^

En retrouve des "pistes" sur ce sujet à tous les niveaux : Gi tient un discours très "économique" : "faut aller dans des petits coins pour pas dépenser", "faudrait trouver une chambre d'hotel moins cher", "je vais vous emmener dans un coin où ça coûte rien", etc... Ca à l'air bien, dis comme ça, et puis finalement, on voit la différence entre son discours et la réalité : il ne connait que les coins les plus chers de Thailande, dépense des fortunes sans s'en rendre compte et n'hésite surtout pas à sortir tous les soirs dans tous les bars de la région pour boire les bières les plus chères et des repas hors de prix. Des contradictions qui m'ont vite fait sourire.
Exemple typique de "Gi attitude" : "ouais, non, je mange pas ce matin, j'ai pas faim, et puis faut économiser, quoi". Coût d'un repas thailandais "copieux" : 60 baths, soit 1 euros et des poussières. Le soir même : "hey, une autre bière, s'il vous plait, barman !" Quatrième bière de la soirée, il est même pas 20h, prix d'une bière : 80 bahts. Typique "Gi".
Autre exemple : "ouais, ça commence à revenir cher, mais c'est parce qu'on mange dans des endroits super chers, quoi ! Mais bon, c'est parce que vous êtes là, moi sinon tout seul j'irais dans des petits coins, j'en connais plein où on mange super bien pour pas un rond, quoi !", puis, alors qu'on continue de marcher dans la rue, Gi nous montre une devanture de resto en s'écriant : "oh ! Il est d'enfer ce resto ! J'y mangeais touuuut le temps avant ! Un peu cher, mais ils font de super paninis ! Tiens d'ailleurs je vais m'en prendre un ça fait trooooop longtemps". Panini : 220 bahts, et t'as encore faim après... Voilà quoi, et on a même le droit a des "quoi, vous en prenez pas, vous ?" Non, Gi, étrangement, on va attendre le prochain resto thai, avec ton seul panini on mange 4 jours, nous, les "dépensiers" ^^

Je crois inutile d'en préciser plus, bien que j'ai encore un ou deux exemples sympas dans le genre, qui m'ont bien fait rire. Enfin, ça ne fait rire que moi, puisque Dominic doit alimenter son frangin en permanence. Ca créé des frictions très régulières, mais Gi étant capable de s'en remettre en deux secondes trois dixièmes, ça ne rime finalement à rien. Par exemple Dom ne lui donne que 1000 bahts par jour. Mais Gi arrive toujours à s'arranger pour emprunter à droite à gauche ou pour créer des ardoises dans des bars (pourtant généralement très frileux là dessus). C'est son pouvoir de Xmen, quoi.
Dom vient constamment le faire chier pour qu'il dépense moins, et je le soutiens chaque fois que je peux (c'était un peu le deal de ce voyage, de lui faire comprendre ça), mais Gi parvient à s'emporter ou à s'esquiver complètement sur le sujet à chaque fois, il y met une énergie incroyable, avec des arguments massue du type "fichez moi la paix, ça me bloque complètement, comment voulez vous que je trouve un job si vous me stressez toutes les deux minutes dès que j'achète le moindre repas !" (et en même temps, il a pas tout à fait tort, lol ^^)
J'ai tenté une autre approche, qui a foiré complètement aussi : la compta.
A la fin d'une journée, j'ai entamé une discussion du type "oula, j'ai dépensé beaucoup, aujourd'hui", avec lui, en faisant un petit bilan : 250 bahts pour la chambre, 60 bahts pour internet, 150 bahts pour deux repas, + 70 bahts pour un milkshake dans un bar = 530 bahts la journée, auquel faut rajouter un dernier repas, éventuellement.
Evidemment, c'était calculé pour que Gi fasse son propre calcul : 250 la chambre, 30 internet, 220 pour son panini (c'était ce jour là), 180 pour un hamburger frite minuscule, 300 bahts de bières et autres boissons, sans parler du fait que lui était loin d'être au bout de sa soirée, on pouvait donc facilement doubler le coût.
"Mince alors", s'écria t il, "j'ai déjà dépensé plus de mille bahts, aujourd'hui, moi, j'ai plus un rond, je sais pas comment ça se fait". Et croyez le ou non, il ne savait vraiment pas comment ça se faisait, et refusait totalement de se rendre compte de l'énormité de son propre calcul journalier !
Autrement dit, Gi n'a pas la valeur de l'argent, et trouve logique de manger des paninis à 220 bahts alors qu'on a la même chose pour moins cher et plus copieux à deux mètres de là (genre "club sandwich thai" : 40 bahts, t'en prends 2 et ça fait un panini complet facile ^^)
Aie aie aie !
Dom a aussi tenté le "tiens, 3000 bahts pour toute la semaine, fait durer", auquel Gi réponds évidemment "pas de problème, de toute façon dès ce soir je vais dormir chez des amis gratos, j'ai plein de contacts ici, et puis 3000 la semaine, ça va, ça ce gère facile". Evidemment, ses amis lui font faux bond (je dis "évidemment" parce que ça finit par être logique, avec Gi ^^), il doit venir partager le lit de Dom (pauvre Dom, à 40 ans devoir partager son lit avec son frangin irresponsable, ça la fout mal, quand même ^^), et évidemment il avait déjà dépenser 1200 bahts dès la première journée.

Tout cela aurait pu être très rigolo si Garreth avait mis les bouchées doubles pour trouver un taff afin de pouvoir rembourser. Mais évidemment, vous commencez à situer le personnage : il n'en a pas branler une pendant des semaines, estimant que c'était "du tout cuit", avec cette façon qu'ont les jeunes français de 18 ans de considérer que ça va leur tomber tout cuit dans le bec, et qu'ils n'ont même pas à appeler un patron pour se faire embaucher à 10000 euros nets par mois.
Ca serait compréhensible si Gi avait 18 ans et était en France, mais il a 28 ans, il vit en thailande et au crochet total de ses parents et de son frère, ça le fait beaucoup moins ^^
Comme tout personnage stéréotype de ce genre qui se respecte, il a des ponts d'or absolument hallucinant, fourni par ses anciens contacts ou par ceux de Dom, et il aurait pu décroché des jobs à 150.000 bahts par mois (3000 euros nets, une fortune en thailande : on est considéré comme "riche" à partir de 1000 euros nets par mois, ici) dès la première journée (véridique, j'étais là, j'ai tout vu tout entendu !)
Mais évidemment, il n'a rien fait, s'est laissé complètement vivre, et a réussi à gâcher un nombre d'opportunités absolument hallucinant durant les trois semaines où on était à Phukket.
Normalement, dès la première journée ça aurait pu être réglé, et il avait une trentaine d'offres d'emploi correspondant à son CV (il a un CV en béton armé autour de la linguistique, les tri/quadrilingues sont hyper recherchés en thailande, et Gi parle de manière naturelle et académiquement nickel 4 langues !!!), j'ai vu passé les feuilles d'offres, les adresses, les numéros de téléphone, je n'invente rien !
Aujourd'hui, je suis de retour à nong khai. Aux dernières nouvelles, Gi n'a passé qu'un seul entretien pour un seul des jobs (et encore, il a réussi à se décommander 2 fois avant d'aller à cet entretien, finalement), et va attendre quelques semaines la réponse, alors qu'il aurait pu exiger d'être embauché dans l'heure dans une dizaine de boite au moins, voire même négocier sans problème des avances sur salaire et des apparts et voitures de fonction...
Incroyable, tout simplement incroyable.

Ce chapitre est donc long, mais constitue l'essentiel de mon voyage, puisque chaque jour était une aventure renouvelée, à explorer les paysages magnifiques et les trésors radieux du cerveau de Gi ^^


2) Dominic


Dom a été moins long à cerner : il a une trouille bleue des dentistes.
D'après ce que j'ai compris, il a régulièrement eu affaire à la médecine, de près ou de loin, en général ou en particulier, et cela a complètement affecté son existence. Il a étudié la méditation et la médecine chinoise, et en a ressorti une grande science (et une très bonne science !) des soins et du corps humain (c'est un régal de discuter avec lui là dessus ^^), mais a aussi visiblement hérité de sacrés traumatismes liés à la médecine "occidentale".
J'ignore les détails, mais c'est clair que moi, douillet, à côté de lui je passe pour une brute épaisse qui se brosse les dents au fil barbelé tous les matins !
Dom est comme moi, du genre à régler au plus vite tous les problèmes qui se présentent, parce qu'on aime pas faire trainer ces choses là, c'est tout. Donc en allant à Phukket, je m'attendais à ce qu'on soit chez le dentiste dans l'heure, et qu'on en finisse avec ça dans la semaine. Mais une fois sur l'ile, Dom perdait étrangement du temps là dessus, esquivant à chaque fois la recherche de son dentiste réputé, de manière visiblement étrange et illogique par rapport à son comportement habituel.
C'est d'ailleurs ce qui a fait que l'expédition d'une semaine a finalement duré trois semaines.
Et puis ouais, à mesure que moi j'allais voir ce dentiste magique et super sympa, et d'observer comment Dom me laissait avec soulagement passer systématiquement avant lui, et y aller toujours tout seul si possible, j'ai finalement pigé qu'il avait une trouille bleue de "passer sur le billard dentaire", arf !
Partant de là, j'ai tenté de le rassurer tout ce que je pouvais, lui expliquant mes propres déboires, et lui expliquant aussi des choses qu'il savait évidemment pertinemment, à savoir entre autre que son dentiste est absolument magnifique et hyper talentueux, d'une efficacité et d'une douceur incroyable. A tel point que ça a été un plaisir pour moi d'aller me faire joyeusement arracher une dent, même pas inquiété en entendant ledit dentiste suer sang et eaux sur ma mâchoire parce que mes racines dentaires étaient complètement brisées et demandait une vraie boucherie à être retirées, arf !
(ce qu'évidemment j'ai éviter d'expliquer à Dom, il serait tomber inconscient direct, sinon, je pense, mais bon, moi ça m'a amusé, sur le moment, tellement le dentiste est cool et indolore ^^)

Bref, finalement, Dom a réussi à passer sur le billard, son dentiste ayant aussi compris que s'il lui laissait le choix, ça pourrait prendre des mois d'attente, encore, avant que Dom se décide à y aller ^^
Aux dernières nouvelles, Dom s'est fait arracher ses trois premières dents, et poser ses trois premiers implants. Je sais plus s'il lui en reste deux ou trois, à mettre, m'enfin bon, c'est joyeux, quoi ;)

Donc si on résume, Dom est coincé entre :
- son frère qui le ponctionne
- ses dents qu'il redoute à donf
- ses frais dentaires tellement exhorbitants qu'il doit chercher des solutions de paiements en quatrième vitesse ^^
- son bar au Laos, affaire qu'il doit conclure normalement les jours prochains. Je pense que je vais mettre la main à la patte là dessus, parce que je vois mal Dom faire la navette entre l'extrême sud et l'extrême nord du pays tous les deux jours entre deux séances de dentiste pour arranger son truc !
- son passeport, expirant d'ici fin septembre

Courage Dom ! ^^


3) Le voyage : Bangkok by night


Et le voyage, dans tout ça ? Bah, toutes ces affaires n'ont pas laissé beaucoup de temps pour autre chose, et comme en plus je n'ai toujours pas l'âme aventureuse, j'ai plutôt profité de mon temps libre pour bouquiner et me reposer, arf ! ^^
Mais fi, y'a quand même deux trois trucs à raconter.
Premièrement : Bangkok. Je suis obligé de faire un chapitre là dessus, je pense ^^

Bon, Dom et Gi m'ont trainé de force dans le "bangkok by night". Dire que j'y allais à contre-coeur serait un doux euphémisme, c'était bien la dernière chose que j'avais envie de faire, mais force m'était de constater que primo, Dom et Gi sont super cool et super ouverts, donc assez rassurants quant aux sorties éventuelles dans lesquelles ils me trainaient, et deuxio, je me savais obligé de suivre, même sans la moindre once de curiosité ou de désir de le faire. Je suppose qu'on peut pas décemment passer à côté de bangkok by night sans se faire lyncher par la moitié de l'humanité, quelque chose comme ça, je ne sais pas.
Je précise vraiment que c'est sûrement l'attitude et l'ouverture de Dom et Gi qui m'ont incité à y aller, car c'est clair que ça a été le facteur déterminant par excellence. Dom et Gi, c'est le genre de personne qui ne s'affolent jamais de rien, et respectent toujours tes choix. Tu bois de l'eau ? Ok. Tu fumes pas ? Ok. Tu veux te coucher à 19h ? Ok. Tu aimes t'habiller en tutu rose en chantant la carioca ? Ok. Ils sont super ouverts, et jamais ne m'ont incité à quoi que ce soit, même pas "juste pour le principe". Ca a tendance à être rassurant, croyez le bien.
Par exemple la semaine où j'ai rencontré sa bande de potes, et qu'on a été boire un coup dans un bar, le soir, Dom a demandé à chacun ce qu'il voulait : "bière", "bière", "bière", "bière", "euh... de l'eau", Dom n'a pas hésité une seule seconde avant de demander à la serveuse "quatre bière et une bouteille d'eau, please !" C'est ce genre de personnage, à qui l'ont peut dire qu'on fait partie d'une religion qui force à manger tous les aliments avec une brosse à dent, sans jamais le voir surpris une seule seconde.
Donc pas du tout le genre des fêtards français habituels : "rhooo, allez, roger, bois de la bière !!! Woua l'autre, genre il boit de l'eau, mouarf mouarf mouarf ! Double scotch pour max, allez ! Rhooo, rigole, quoi, faut s'amuser, dans la vie !!"
Ca aurait été un de ceux là, j'aurais même pas mis les pieds à bangkok, j'aurais été directement et tout seul prendre une chambre à Phukket, soyons clair ^^
Et Gi est pareil, super ouvert et tolérant sur les choix de chacun, donc avec ces deux là, oui, d'ac, j'ai accepté d'aller visiter bangkok by night, sachant donc qu'à n'importe quel moment j'aurais pu dire "ok, c'est assez pour moi, je rentre", sans me sentir gêner ou retenu le moins du monde.
Non mais oh.

Bref, on a donc été voir les fameux "bars à filles". Appelez ça comme vous voulez, y'a pas trop de noms, par ici. "Go go bars", "bars à prostituées", "lady thai bars", "go go dancing", y'a aucune appellation qui émerge.
Et là, grosse claque, pendant les 2 jours durant lesquels on a visité 5 de ces bars : c'est absolument pas ce que j'imagine, et ou plutôt c'est pas vraiment ce qu'on peut imaginer en europe.
C'est fun, frais, amusant, et je pense passablement indescriptible, car intimement lié (ça se sent) à la culture thailandaise, à cent mille lieues de notre monde occidental étriqué et complexe concernant les tabous sexuels. En gros faut le voir pour comprendre, mais je vais quand même tenter d'en faire émerger les grandes lignes, si j'y arrive ^^
Bon alors dans l'idée, généralement, les bars sont assez petits : une scène au milieu, avec une vingtaine de filles (j'y reviendrais), trois quatre serveuses (totalement standards : tshirt, jeans, on dirait n'importe quelles serveuses de n'importe quel resto politiquement correct, désolé pour ceux qui s'imaginaient déjà des filles habillées en lapines affriolantes ou en costumes de latex), un barman, et une patronne. Ouais, généralement c'est une patronne d'une cinquantaine d'années, qui mène son bar avec énergie et compétence.
Des fois y'a une ou deux "copines de la patronne", je sais pas comment les appeler, m'enfin ce sont des nanas qui ne servent personne, n'attirent personne, ne cherchent personne et rigolent avec les clients ou la patronne, donc appelons les les "copines de la patronne".
Si, y'a aussi un ou deux euh... "rabatteurs" (le mot est mal choisi) à l'extérieur du bar, hommes ou femmes, d'ailleurs, peu importe, chargés d'ouvrir la porte et le rideau devant chaque bar et d'inciter avec énergie mais sans insistance les gens à rentrer dans le bar. En fait, ça correspond aux "aideurs", plutôt, que je décrirais plus loin dans mon récit. C'est une catégorie de travailleurs qui n'existent pas en occident, donc pour le moment vous pouvez pas piger qui ils sont et ce qu'ils font, donc on va faire comme si y'en avait pas, ça sera mieux et plus "proche" de la réalité factuel de ces bars à filles.
Donc filles, patronne, serveuses, barman, et c'est un peu près tout.
Noter déjà, c'est loin d'être un détail, qu'il n'y a pas de "videurs" ou "macros" quelconque. Ca peut peut être vous inciter à comprendre qu'on est loin de l'europe et de l'idée fausse qu'on se fait de ce pays ^^

La disposition du bar est généralement la même : le bar en lui même, les toilettes, la scène centrale, et deux ou trois rangs de sièges sur tout le tour, comme un genre de mini-amphithéâtre (un amphi de 10 mètres de long et cinq de large, quoi ^^) avec des miroirs partout sur les murs (bien que ça serve pas à grand chose, mais bon spa grave).
Généralement y'a pas beaucoup de lumière, mais niveau odeur, c'est très ventilé et il fait même un peu froid. Pauvre petit puritain que j'étais, je m'imaginais déjà des fragrances glauques et des senteurs capiteuses lourdes, sous une atmosphère étouffante apte à me faire fuir en moins d'une nano-seconde, mais en fait non que dalle, c'est très agréable d'aller boire un coup là dedans.

Ok, donc comment ça marche ? Facile : la vingtaine de filles "dansottent" vaguement sur scène (à 20 sur une petite scène, pas fastoche de faire du break dance, quoi, donc elles remuent juste vaguement en cadence) pendant genre vingt minutes, puis y'a une succession de petits sketchs, parfois inventifs, parfois moins, executés par trois ou quatre danseuses légèrement plus "pro" que la vingtaine précédentes, pendant encore une vingtaine de minutes, puis on alterne de nouveau.
Les sketchs en eux même durent généralement 3 minutes, autour d'une chanson donnée.
Niveau ambiance musicale, y'a absolument de tout. Le son est un peu fort, pas trop quand même, mais c'est assez varié pour ne pas sembler orienté "torride" du tout. Par exemple j'ai vu un sketch basé sur la musique du film "Dune" de david lynch. Dans le genre torride, vous m'excuserez, mais y'a quand même mieux ^^ Et dans le tout dernier bar dans lequel on était, y'avait une ambiance sonore techno absolument géniale, très recherchée et complexe, qui cadrait pas du tout avec le bar où le concept de "go go bar" mais qui nous a bien plus, à moi et à Gi. Bref, y'a de tout, même si surtout ça bouge un peu, quoi.
Ok, retournons au fonctionnement : 20 filles qui alternent avec 5 danseuses (ou filles-qui-dansent-légèrement-mieux, si vous préférez). Les chiffres varient, mais c'est l'idée.
Toutes ces filles sont évidemment "à vendre", si le terme pouvait être adéquat (il ne l'est pas, selon moi, comme je le préciserais plus loin ^^), mais aussi les serveuses, comme je l'ai appris plus tard, ce qui m'a complètement surpris (mais bon, je n'arrêtais pas d'être complètement surpris, pendant ces deux jours), vu qu'elles ne... "remuaient absolument pas du popotin", si je puis dire.
Il paraitrait que même la patronne et le barman sont à vendre, m'enfin bon ça j'en sais rien, ça reste à voir, mais ça ne m'étonnerait qu'à moitié, en fin de compte.
A noter : les bars ferment à 1h du matin, à Bangkok. Je ne sais pas si on peut partir avec les filles avant, en tout cas pas avec les danseuses et les serveuses, je pense, m'enfin bon, "bangkok by night" faut se dépêcher, ça ferme tôt, par rapport aux discothèques européennes, arf ! Mais en même temps, comme il fait nuit à 19h, dans cette partie du monde, les soirées commencent plus tôt, ça s'équilibre.
Pour le reste, l'alternance fait que les filles et les danseuses ont un double rôle : danseuses + hôtesses.
Pour ce que j'en connais, j'ai l'impression que c'est un truc typiquement asiatique (ça tient à la mentalité thailandaise que j'expliquerais légèrement plus loin, ou que j'ai expliqué avant dans mes précédentes aventures : très ouverte et pas du tout "coincé des fesses" en matière de sexe ou de relations), mais donc quand les vingt filles descendent de scène pendant les sketchs des danseuses, elles se répartissent un peu partout dans la salle avec les clients du bar (ou pas, voire plus loin ^^) et leur tienne un peu compagnie.
J'explicite "leur tienne un peu compagnie" : soit elles entament des négociations pour trouver leur partenaire pour la nuit, soit elles vous incitent à leur payer un coup à boire (voire plus loin, arf arf ^^), soit elles vous font deux trois calins et des petits bisous politiquement corrects ou vaguement fripons (ça va pas chercher hyper loin non plus, ne vous faites pas d'idées), soit elles tapent gentiment la discut' rien que pour occuper le temps, soit un mélange de tout ça selon divers proportions.
Idem quand c'est au tour des danseuses de s'asseoir et aux 20 filles de monter sur scène, sauf que du coup y'a vachement moins d'hôtesses, évidemment.
L'un dans l'autre, ça fait tourner le bar, et ça fonctionne comme ça, c'est tout ^^
Note : les filles ont un numéro, généralement, accroché quelque part. Il parait qu'on peut demander un numéro, et la fille vient alors servir d'hôtesse et on peut entamer des négociations avec elle en vue de "tu-vois-ce-que-je-veux-dire". Dans la réalité, c'est beaucoup plus amusant que ça, en fait, et c'est justement ce que j'ai aimé et que je vais préciser un peu plus loin ^^

Age moyen de toutes les filles/danseuses/serveuses : sûrement entre 15 ans et 30 ans, avec plutôt des filles de 18/20 ans. Les filles "qui ont l'air mineures" comme celles "qui ont l'air d'avoir plus de 25 ans" sont rares, mais ça arrive. Après, ça s'échelonne autour, et y'en a pour tous les goûts. Y'a même des filles qui ressemblent comme deux gouttes d'eau à des mecs, des fois, et se comportent un peu comme tel, et c'est uniquement parce qu'elles sont nues qu'on peut prouver que ça n'en est pas, arf ^^
Note : quid de la pédophilie, alors ? J'y reviens plus loin, ça ne marche pas comme ça ;)

Oh : dernière note technique : évidemment, toutes les filles et danseuses sont nues, ou quasiment nues, ou le deviennent rapidement. Mais ça fait figure de détails dans le contexte général, je trouve.

Alors comment ça se fait que tous ces éléments, dont la plupart suffiraient largement à me faire fuir à toutes jambes par tant de vulgarité et d'obscénité pour le brave chrétien angélique que je suis, non seulement ne m'ont pas fait prendre mes jambes à mon cou, mais m'ont carrément beaucoup amusé ?
Et bien voilà, parce que justement c'est une question de mentalité, et comme dirait Régis "ohlala, c'est pas du tout comme on m'avait dit !" On est très très loin du 20h de TF1, dans ces petits boui-bouis rigolos !
Pourquoi ? Parce que les thailandaises se contrefichent totalement de nos petites idées reçues et de nos mentalités frileuses ou vicieuses d'européens, pour elles le sexe n'a rien de tabous, et ça peut même être très drôle, et/ou rentable !
En gros, les thailandaises voient le sexe comme nous on voit le fait de prendre le métro : elles ne pigent absolument pas pourquoi on en fait une montagne. Un métro c'est un métro, quoi, y'a pas de quoi avoir honte de prendre le métro, de rougir ou bien de baver comme un dépravé et de s'exciter comme un malade pour un vulgaire moyen de transport qui fait "biiiip" quand les portes se ferment et qui roule sur des rails.
Oui, c'est un peu ça, quoi. Le puritanisme catholique est inexistant en Thailande, et par contre les thailandaises ont parfaitement intégré le fait que faire des galipettes c'est rigolo, ça entretient la forme, ça booste le système immunitaire, ça rend joyeux, et en plus ça permet de gagner un max de fric avec des touristes bizarres qui sont prêt à payer des fortunes pour des trucs qu'elles seraient d'accord pour faire gratuitement, pour peu que le touriste soit mignon !
Et c'est là où ça devient rigolo : pendant ces deux jours à bangkok, j'ai surtout eu le sentiment que les pauvres touristes étaient les victimes ridicules d'un jeu fichtrement rigolo et inoffensif. Une bande de gamins qui n'osent pas prendre un bonbon dans la boiboite à gâteau, y'a vraiment de quoi rire, et les thailandaises rient, croyez moi ^^

Alors quoi ? Alors rien : les filles et les danseuses s'amusent, s'ennuient, s'agitent ou s'endorment, complètement naturelles, sans artifices, maquillage ou jeu d'actrices quelconque. Elles n'ont aucun objectif, aucun quota à remplir, rien : elles viennent danser, filent une commission à la patronne si elles trouvent un partenaire pour la nuit, et puis basta.
Certaines s'ennuient profondément, et ne font rien pour le cacher : elles dansent pas, vont voir aucun client, et finalement se rhabillent et partent. Si un client veut d'elles, elles s'en fichent, le snobent ou le renvoient. Des fois, par dépit, elles acceptent et lui escroquent une petite fortune, parce que finalement, une fois que l'autre a fini de tirer son coup, elles peuvent dormir peinard et n'ont pas perdu leur soirée.
Certaines sont un peu espiègles et ont décidé de se faire du fric. Le boulot est déjà à moitié fait : les clients viennent pour ça. Après, y'a plus qu'à les chauffer un peu en tant "qu'hôtesses" entre deux sketchs, et faire grimper les prix de manière la plus outrancière possible pour voir si le poisson mort à l'hameçon ou pas. On a déjà vu des touristes se payer une fille pour 5000 bahts la nuit. Le prix habituel est de 200 bahts. Mais ça, pour le savoir, faut connaitre la Thailande un peu mieux qu'en passant simplement une semaine à Bangkok. Dom et Gi ont parfois des fous rires en entendant les prix qu'annonçaient telle ou telle fille au voisin d'à côté, et Gi a même réussi à se faire payer un verre par une des filles, en échange de son silence vis à vis du "pigeon de touriste". La nana était toute sourire : se faire payer près de 20 fois le prix habituel, en échange d'un peu de doigté dans l'approche et d'un petit verre pour garder le secret avec Gi. Le pauvre américain a peut être eu l'impression de faire une super affaire, mais il n'empêche que cette fille a sûrement fait plus d'argent en un mois que je ne m'en ferais peut être jamais !
Et les pigeons ne manquent pas, à Bangkok ! Les jeunes filles mineures sont aussi matûres que les autres, mais ont l'avantage de pouvoir faire encore plus grimper les prix, vu qu'apparemment ces andouilles de touristes sont prêts à débourser encore plus pour des nanas assez jeunes pour être leur fille ! On a vu passé une jeune squall qui trouvait des pigeons prêts à payer 8000 baths la nuit. En discutant un peu avec elle, on s'est aperçu que non seulement apparemment elle était très loin d'être formidable au lit, mais qu'en plus son gogo de pigeon l'avait payé pour deux semaines entières, sans parler des restos gratos et des visites à droite à gauche à l'oeil. 8000*14 égale prêt de 120.000 bahts en deux semaines, soit plus de 2000 euros ! Une gamine de 14 ans plus riche que 90% de la population de la Thailande ! Avec une somme pareille, pour exemple, je vis un an ici sans problème, puisque je débourse en gros 10.000 bahts par mois, et je suis loin de vivre mal !
Après ça, qui vient parler de pédophilie, de macros, d'exploitation ? Quel besoin de videurs, ou de tenter de "sauver ces jeunes femmes" ? Ce sont les touristes qui sont clairement exploités, et elles en ont totalement conscience ! Et vu les sommes d'argent délirantes qui s'échangent, comment s'étonner qu'autant de jeunes thailandaises viennent chercher fortune à Bangkok en se "prostituant" (vous commencez à saisir pourquoi ce mot est rigolo ?), puisqu'elles peuvent récolter des années de salaires exhorbitants en quelques semaines à peine. Alors oui, forcément, elles s'amusent beaucoup, et ça les fait carrément rigoler, tout ça. Sans parler du fait que souvent elles peuvent même avoir le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière, puisque plein de jeunes touristes beaux comme des apollon viennent s'encanailler à Bangkok, et les thailandaises apprécient ce summum de luxe que de pouvoir coucher pour une fortune avec un touriste avec qui elles auraient fait n'importe quoi gratuitement à la base ^^
On en vient naturellement à la troisième catégorie de filles/danseuses : celles qui s'amusent réellement, et apprécient réellement certains clients. En effet, Gi me parlait des fois des prostituées thailandaises avec qui il couchait gratuitement. J'estimais voir là de l'arrogance virile bien de chez nous, type "macho/sexiste" qui se la pète grave en mentant éhontément. Désormais, je déchante, j'ai vu ça de près : non non, c'est parfaitement vrai : les filles de Bangkok apprécient comme n'importe qui de coucher avec un beau garçon juste pour le plaisir, et donc ne voit absolument pas ce que ça a de surprenant de profiter d'un "client" mignon pour draguer et tenter de s'amuser un peu plus qu'avec un gros gaillard de cinquante ans à la table d'à côté, certes riche, mais très moche ^^
Moi même je me suis fait draguer par une de ce genre là, ça a été une sacrée affaire et une grosse surprise que de se voir offrir de l'argent pour coucher, au lieu du contraire !
La fille m'a visiblement repéré depuis la scène, malgré le fait que j'évitais son regard, primo parce que je n'étais pas là pour m'encanailler, deuxio parce qu'elle ne me plaisait pas, tout simplement !
A l'alternance des filles, elle est venue me voir et a commencé à papoter avec moi en anglais.
Au départ, elle voulait un coup à boire, ce que j'ai refusé. En effet, c'est un système que m'ont expliqué Gi et Dom : elles touchent 50% sur toutes les boissons qu'elles se font payer par les clients. D'ailleurs, ça n'a non plus rien à voir avec des débuts de "négociations" : si ni vous ni elles n'abordent de réelles transactions, le coup à boire reste uniquement un coup à boire, et la fille retournera sur scène le moment venu ou bien ira chercher un autre client. Pour elles c'est juste un moyen de boire un coup et de gagner des petits sous, ça n'est pas un "début de quelque chose" comme ça l'est en europe (le typique "je vous offre un verre ?", elles ne connaissent pas, quoi, ça n'a pas de valeur)
Finalement, après m'avoir fait deux trois papouilles et après avoir discuté de tout et de rien, surtout en lui précisant que je n'avais pas d'argent et qu'il était hors de question que je passe la nuit avec elle, elle est retournée sur scène.
Je pensais être tranquille.
Erreur.
Elle est revenu à l'alternance suivante, pour me dire que ce n'était pas grave si je ne lui payais pas un coup à boire, qu'elle m'aimait bien quand même.
Là, j'ai commencé à un peu paniquer, et j'ai demandé conseil à Gi et Dom, qui connaissent bien mieux ce style de trucs que moi, pour savoir ce qu'il en était. Ils m'ont expliqué que les thailandaises (comme les thailandais) sont très mauvaises commerçantes, en général, et n'insistent jamais si vous ne leur donner aucun mou. En gros, quand vous dites non, ils comprennent, et arrêtent (contrairement au pays européens où le commerçant de base va vous harceler jusque dans votre lit pour vous vendre son fichu aspirateur). Et Dom de conclure en rigolant que de toute évidence, la drague que me faisait la fille n'avait rien d'intéressé financièrement, c'était simplement que je lui plaisais.
En effet, je commence à comprendre, de mieux en mieux, qu'en Thailande y'a pas vraiment de langue de bois ou de périphrases : quand un thailandais veut un truc, il le dit, et quand il dit un truc, il parle au premier degré, en général, y'a pas de sens caché, de manoeuvres, d'escroquerie ou quoi que ce soit.
Quand la fille m'a dit qu'elle s'en fichait que je lui paie un verre et que je ne veuille pas la payer pour la soirée, c'était donc, hélas, une simple vérité, et il ne fallait pas y voir une manière détournée de tenter de m'attendrir pour que je lui paie finalement un truc.
Après ça, elle a tenté de me faire comprendre qu'elle était prête à payer elle même la chambre pour profiter de mes charmes cette nuit là, gratuitement.
J'ai refusé poliment et fermement, elle a compris, a fait semblant de bouder juste pour le principe, m'a dit que c'était pas grave et que je n'avais qu'à revenir si un jour je voulais, puis est reparti danser de plus belle, sans se prendre la tête. Bienvenue en Thailande ! Oui, effectivement, on est bien à 10.000 km des relations européennes labyrinthiques dignes des romans d'agatha christie ! En thailande, quand une fille veut coucher avec vous, elle le dit. Si elle veut de l'argent pour ça, elle le dit, et elle dit combien. Si elle veut pas de vous, elle le dit aussi.
A quel moment, exactement, le "client" à le moindre choix réel là dedans ? Je n'en sais rien, toujours est il que oui, j'ai testé bangkok by night, et c'est pas du tout ce qu'on avait dit à la télé : c'est fun, c'est simple, et les filles s'éclatent sans aucun complexe, sans se forcer, et sans faux-semblants hypocrites ^^

A vrai dire, d'ailleurs, comme je le précisais à Dom et Gi, j'ai du mal à appliquer la moindre notion "d'érotisme" à ces bars que j'ai vu. Les filles ont beau être nues et pleines d'attention, elles sont tellement naturelles et sympathiques qu'on dirait juste une bande de copines habillées de la tête au pied. J'ai du mal à les imaginer comme des prostituées. J'ai du mal à considérer qu'elles peuvent être excitantes, sauf pour certains frustrés je le conçois. Par contre, je n'ai aucun mal à imaginer qu'on puisse discuter et se marrer toute la nuit avec ces filles là, simplement autour d'un petit verre et d'un bon resto. Elles sont juste trop sympas, quoi ^^


Reste deux trois anecdotes marrantes : les serveuses, les clientes, l'homosexualité, les "sketchs à blagues" et les balles de ping pong (si si, c'est amusant, vous verrez ^^)
Les serveuses : donc finalement, au vue du naturel cavalier et intègre des thailandaises, je suis désormais moins surpris que les serveuses cherchent aussi à se dégotter deux trois clients mignons de temps à autre, même si elles n'ont absolument rien de prostituées. Ca m'apparait beaucoup moins étrange.

Les clientes : certaines thailandaises déjà "casées" avec des occidentaux n'hésitent pas à les trainer dans des bars à filles, à la grande gêne de ces derniers. En effet, elles trouvent vachement drôles ce genre de bar, et s'amusent, rient et parfois dansent avec les filles du bar sans complexe (mais avec leurs vêtements ^^). Pauvres occidentaux qui doivent alors piger que si leur petite amie va danser sur scène dans des go-go-bars, ce n'est pas par dépravation, mais uniquement parce que c'est "bonne ambiance" et rafraîchissant d'aller danser avec des copines. Les danseuses, elles, comprennent sans soucis que les clients qui ont déjà une petite amie sont "chasse-gardée" et n'essayent même pas de leur servir d'hôtesse ou de négocier quoi que ce soit. Les patronnes s'en amusent aussi : un client qui ne pique aucune fille mais qui boit quand même, et dont l'amie met une ambiance d'enfer. Tout bénef'. Encore une fois, les seules personnes perplexes, gênées et confuses dans ces situations là sont ? ... Et oui, les touristes, les occidentaux, les pigeons qui ne pigent rien à la Thailande et au fait que les thailandaises ne "surjouent" rien, elles sont simplement heureuses de vivre ^^

L'homosexualité : apparemment, ça, par contre, c'est un genre de tabou, ou alors un truc pas du tout dans la culture. Visiblement, les thailandaises se "forcent" complètement quand il s'agit de faire un sketch de "lesbiennes" ou des trucs du genre pour plaire aux clients. Je ne sais pas à quoi c'est dû, et Dom et Gi ont l'air tellement intégré dans cette culture qu'ils ne comprennent pas trop mes questions à ce sujet, mais y'a visiblement une grande gêne par rapport à ça. Idem pour les plans "à trois", apparemment personne ne pige ce que je raconte quand je demande comment les thailandaises prendraient le fait de se payer deux filles en même temps plutôt qu'une par soir. Apparemment ça ne vient à l'idée de personne et ça semble pas faire partie de la culture thai, et être même un peu gênant. Je ne comprends pas les tenants et aboutissants à ce propos, mais je poursuivrais mes interrogatoires à l'occasion, ça à l'air d'être un sujet un peu tabou, c'est fun ^^.

Les sketchs à blagues : parfois, les danseuses embauchent un client, pour les besoins d'un sketch. Les pauvres ^^ Les deux sketchs que j'ai vu de ce genre là, les danseuses ont demandé à la petite amie d'un des clients si elles pouvaient "l'emprunter". Vu la teneur final du sketch, je ne doute pas qu'effectivement la petite amie n'ai vu aucune objection à cela à chaque fois, et qu'elle ait poussé son fiancé à aller sur scène avec les danseuses. S'ensuit généralement un sketch assez langoureux où le gars est généralement attaché sur une chaise ou un lit. Autant dire qu'il est content, au début ^^ Ca reste très politiquement correct, comme d'habitude, même si effectivement c'est suggestif. A la fin du premier sketch, une danseuse à mis un bandeau autour des yeux du gars, attaché sur une chaise, en lui faisant comprendre/croire qu'elle va lui donner un long baiser sensuel. Vu la danseuse, c'est sûr, le client sourit. Vient alors une des copines de la patronne, dont je parlais plus haut : 150 kilos, laide comme un pou, un cauchemar ambulant, mais super sympa comme savent l'être tous les gens au physique difficile. Elle monte sur scène, et échange sa place avec la danseuse, pour donner elle même ce long baiser langoureux au pauvre ignorant, tout en lui soulevant finalement le bandeau des yeux.
Evidemment, toutes les filles de la salle sont au courant et pliées de rire dès qu'elles voient venir le bandeau.
Evidemment, le client, ainsi que tous les autres, deviennent blancs comme neige et tout d'un coup n'envient plus du tout le bougre sur scène, et jurent en silence de ne jamais se laisser embarquer sur scène. Arf arf arf, mort de rire, j'ai aaaaadoré ce sketch ^^
Le deuxième : même genre, avec un bandeau sur les yeux, attachés au lit montés sur la scène exprès pour le sketch. Le final ? Trois coups rageurs de ceinturon de cuir sur le ventre du client, après lui avoir sensuellement relevé le tshirt et avoir commencé à lui déboutonner son short. Succès garanti, les filles sont déchainées de rire autour de la scène, super ambiance, et même la petite amie (évidemment au courant depuis le début) s'amuse énormément, aux dépens de son pauvre fiancé.
Ahhh, pauvres touristes qui viennent en conquérants dans les bouibouis de la capitale thailandaise, que ne repartent ils pas avant de se faire croquer ! ^^

Les balles de ping pong : un secret bien gardé par les bars, mais finalement, vu que Dom et Gi pratiquent le thai et les relations humaines comme deux poissons dans l'eau, on a réussi à savoir ce que ça signifiait ^^ Les serveuses et la patronne cherchent régulièrement, dans tous les bars où l'on est passé, à vendre des balles de ping pong aux clients, qu'ils doivent jeter au milieu de la scène sur les filles. Apparemment, c'est juste un délire entre les filles et les danseuses, où chacune tente d'attraper un max de balles de ping pong chaque soir. Ils font des classements internes dans chaque bar, et j'ignore encore si la première en fin de semaine gagnent quoi que ce soit, mais je ne pense pas que ça soit important, vu le coeur et l'amusement que les filles mettent à se jeter littéralement sur les balles en hurlant comme si c'était un peigne d'elvis presley ou un caleçon de brad pitt !
Toujours est il que ça met plein d'ambiance, même parmi les filles qui s'ennuient fermement : quand un client balance une ou deux balles de ping pong, toutes s'arrêtent de faire ce qu'elles font (hôtesse, danse, service, discussion, etc...), et se jettent dessus en criant et riant comme une bande de chipies tentant d'attraper le bouquet de la mariée.
Ca les éclate vraiment, c'est incroyable ^^
Un soir, un suisse à acheter toute la corbeille de balles, et les a toutes balancées d'un coup. Trente balles volant à travers la pièce, et trente furies courant après comme si c'était la fin du monde ^^ J'ai cru qu'une d'entre elle finirait par se casser la figure et se rompre le cou quelque part, mais finalement non.
C'était donc l'anecdote des balles de ping pong, c'est à se faire pipi dessus de rire quand on voit ça.

Dernières notes : oui donc sinon j'ai tourné à l'eau pendant les deux soirs, et ça coûte aussi cher que les bières : 120 bahts la petite bouteille d'eau. Bande de rascals, vous n'avez pas honte de plumer les touristes ? Arf arf arf ^^
J'ai eu droit à quelques hôtesses durant ces soirées. A part celle qui voulait pas me lâcher, j'en ai eu une très gentille, qui "venait là parce que les autres clients n'arrêtaient pas de la mater et que ce soir elle ne se sentait pas d'avoir un client, et qu'au moins, moi, n'étant pas intéressé, elle pouvait discuter tranquillement avec moi et souffler un peu" , j'en ai eu deux trois entreprenantes, que j'ai refilé à Gi, largement plus intéressé (une assez douée lui a honnêtement extorqué une jolie somme sans qu'il s'en aperçoive, et il a réussi à négocier une nuit gratuite avec l'autre). Sinon ça va, c'était très tranquille.

Donc, bilan : super amusant et rafraichissant, même si effectivement, n'étant pas venu là pour m'encanailler, je laissais Gi et Dom finir leur soirée seuls dans ces rigolos petits bars. Passer sa soirée assis dans un coin à boire de l'eau, même si les filles sont très drôles et les sketchs très artistiques, c'est long et finalement répétitifs.

M'enfin voilà, je conseille à ceux qui voudraient venir y faire un tour de ne pas se méprendre, donc, et j'espère que j'aurais levé un peu du mystère de la Thailande, qui semble de plus en plus se définir au cours des mois que j'y passe comme un pays juste simple où les gens sont contents.


4) Le voyage : Bangkok by day


Bon alors sinon, à part ça ?
A part ça j'ai vu un ou deux combats de Muai Thai. C'est très fun, en fait ^^
C'est assez simple, en fait : certains bars retirent leur scène central et poussent les tables, vers 23h, pour mettre un petit ring en place (3 mètres sur 3, un truc du genre). Viennent alors quelques étudiants en muay thai, qui sont payés pour un combat, qui va leur servir à la fois d'entrainement et d'argent de poche pour se payer des cours de muay thai supplémentaires.
En gros la journée ils s'entrainent, et le soir ils s'entrainent pour pouvoir se payer les entrainements suivants. Simple, efficace, joli à voir ^^

Là dessus, y'a deux trois concepts rigolos : primo, les muay thay-fighters (désolé, je voulais faire cette blague ^^) se fichent complètement des histoires de niveaux : un champion peut affronter un tout nouveau, ça les dérange pas du tout, au contraire : le nouveau apprendra beaucoup en combattant un adversaire invincible pour son niveau, et l'ancien aura l'occasion d'apprendre à ne jamais sous-estimer ses adversaires et à garder la forme. Tout le monde y gagne ^^
Au delà de ça, oui, ça fait des combats unilatéraux, où l'un des combattants est clairement surclassé, parfois, et se fait laminer, mais en même temps, c'est pas grave : les deux adversaires rentrent à priori ensemble, donc une fois le combat fini, comme dans tous les arts martiaux, l'entraide et l'humeur bonne enfant sont de rigueur, du genre "bon, je t'ai bien bourré la tronche, maintenant viens, je vais t'aider à rentrer jusque chez toi. On se fait un resto ? Ou bien je t'emmène à l'hosto, peut être, avant, vu que j'ai un peu forcé ?"
Ca reste un sport de combat, mais ça reste un sport, et le respect règne, de même qu'un gros morceau de rituels divers qu'ils font avant, chargés d'expliquer aux "esprits qui les regardent" qu'ils sont désolé de se battre, mais qu'ils le font sans haine ni agressivité, etc, etc, etc... Les esprits aiment pas trop trop la violence, quoi, mais si on fait tout un show d'excuse spirituelle avant, ça passe mieux, quoi.

Deuxio : on peut parier, lors des combats, c'est même incité. On peut filer du fric aux combattants pour accentuer le combat. Le deal est simple : plus on file de fric, plus les combattants se mettront sur la figure, c'est donnant-donnant ^^
D'ailleurs, par principe, on donne toujours de l'argent à celui qui perd, afin de le remotiver. En gros les thais, combattants comme parieurs, ont l'air de considérer que l'argent, dans ce genre de combat du soir, sert à équilibrer le combat et à donner du "pep's" à tout ça. Après le combat, les adversaires font le tour de la salle pour faire la quête, et vont dans un autre bar se taper joyeusement dessus, ou bien rentrent chez eux soigner leur plaie et se préparer pour leurs futurs entrainement.
Ca fait assez bon enfant, quand on voit ça, et c'est vrai qu'il y a pas mal d'animation, même si ça peut parfois manquer d'un peu de vigueur (dire qu'au début j'avais peur qu'il y en est trop !)

Tercio : y'a deux trois coups spectaculaires que je n'ai jamais vu dans les combats à la télé, et qui rajoutent pas mal de spectacle.
Déjà, y'a "l'esquive de corde", qui consiste à se jeter littéralement en arrière lorsque l'on va recevoir un coup de pied circulaire au visage, en pliant tout le corps en deux au niveau des genoux, afin de venir rebondir sur les cordes du ring. C'est hyper impressionnant et ça rend vachement bien !
Le deuxième truc, c'est la propulsion hors du ring. Ca à l'air de beaucoup les amuser, et c'est vrai que ça met une ambiance d'enfer ! ^^ Principe simple : lorsqu'un combattant donne un coup de pied haut, en se trouvant dos au bord du ring, son adversaire peut tenter de lui rentrer à fond dedans tout en lui fauchant la jambe d'appui. Si le coup passe, l'adversaire se retrouve projeter "sur" les cordes, complètement en l'air, avec un opposant le poussant de toutes ses forces. Résultat ? Bah le combattant "fauché" se retrouve balancer au dessus du ring de manière spectaculaire !
Le "truc" ? Bah les bars sont petits, et déjà bien encombrés : avec les tables poussées sur le côté pour mettre le ring, ça laisse encore moins de place. Autrement dit, les clients, tables, boissons, serveuses sont tous à quelques dizaines de centimètres du ring, donc quel que soit l'endroit où le combattant projeté va atterrir, y'a de grandes chances que ça soit au milieu du décor et de la foule.
Oui, ça fout un bordel d'enfer, ils adorent ça ^^
Et le temps que le "projeté" se relève, s'extirpe des clients, des tables, et remonte sur le ring, ça laisse le temps à son adversaire de souffler un peu et de se reposer.
Très intéressant ^^

Sinon j'ai aussi aperçu quelques "malls" (les supermarchés géants) de Bangkok. C'est pas super compliqué, en fait. C'est un mix entre le marché aux puces, la galerie du Val d'Europe et les Halles à paris. Plusieurs étages, des magasins de bouffe, de fringue et d'électronique un peu partout. Ca et là un supermarché, des petites enseignes ou des gros bouibouis, et tous les autres espaces qui font plus d'un mètre de large sont remplis de minuscules cahutes de contrefaçon (dvd, montres, électroniques, gadgets en tout genre). En gros c'est blindé d'échoppes de taille super variable, légales ou non.
Pour les trucs illégaux genre Dvd et autres, en fait y'a un principe simple : le magasin ne possède que des pochettes, aucun cd ou dvd. On choisit les pochettes de jeux vidéos ou dvd qui nous intéresse, on paie, et ensuite on revient une demi-heure plus tard. Pendant la demi-heure, le gérant de l'échoppe aura appelé son compère trois ou quatre étages au dessus, dans une petite salle isolé du magasin, où ce dernier possède un graveur et des disques durs externes bourrés de dvd pirates, qui va graver tout ce qu'on a demandé, et le ramener tranquillement en bas ensuite.
C'est tout à fait légal : le magasin en lui même ne contient que de simples pochettes imprimées, et n'a aucun lien direct ni échange d'argent avec le gars chargé de graver, c'est juste un coup de fil et un gars qui ramène des dvd à un particulier. Légal. Redoutable ^^
Evidemment, après, les dvd sont pas forcément de bonne qualité, mais on peut choper à peu près ce qu'on veut pour pas cher, c'est déjà ça (notamment tous les films pas encore sortis au cinéma. Y'en a que ça doit amuser ^^)

Niveau électronique ils sont pas super équipés, même si Dom me dit qu'on a pas été dans les vrais bons coins (pas eu le temps ^^), même s'ils ont deux trois gadgets amusants (genre un clavier pliable et lavable à l'eau, très rigolo celui là ^^), mais par contre les contrefaçons de fringues sont réputées être meilleures que les vraies. En effet, non soumis à des histoires de rentabilités de coût de production, les "petits chinois" qui travaillent pour les grosses boites occidentales ont ici les coudées franches pour faire ce qu'ils veulent, et peuvent donc fournir quelque chose de meilleur que le travail à la chaîne pour les occidentaux. Autrement dit une contrefaçon de georgio armani achetée en thailande pour trois fois rien a de bonnes chances d'être meilleure qu'un "vrai" georgio armani acheté une fortune en europe. Et on se demande pourquoi l'occident s'écroule, rhalala...
Idem pour les tailleurs, d'ailleurs : énormément d'occidentaux se font faire des costumes sur mesure en asie, de bien meilleures qualités et apocalyptiquement moins chers qu'en Europe ou en Amérique. CQFD ^^

Voilà en gros tout ce que j'ai vu à Bangkok.

Si, on peut ajouter que les McDonalds? là bas sont hyper rares, et bien meilleurs que ceux en Europe : la culture "fast-food" à l'air d'un escargot doré par rapport au prix et à la vitesse à laquelle on peut manger en Asie : y'a des centaines de marchands de bouffe itinérants dans toutes les villes de thailande, à toute heure du jour et de la nuit, où l'on peut manger des choses bien meilleures (à tout point de vue) dix fois plus vite et pour dix fois moins cher. Moralité y'a pas de créneau pour McDonalds?, arf !
Au delà de ça, les thailandais mettant un point d'honneur à faire de la bonne nourriture, ils font eux même leur burger, avec des produits frais locaux, ce qui revient finalement moins cher que d'importer de la bouffe synthétique, donc en fait les McDo? thais sont meilleurs ^^

On peut parler de la circulation à Bangkok, aussi : apocalyptique. Ca + la taille de la ville, il faut à peu près une heure pour traverser la ville par voie rapide quand y'a personne (y'a toujours du monde). Compter trois ou quatre heures en moyenne, et plus en cas de soucis.
Le truc amusant c'est qu'il y a un poste de police à chaque carrefour. La circulation est tellement démente qu'il était plus simple de mettre un poste de police de la circulation à chaque carrefour plutôt qu'autre chose, c'est dire ! Ah oui, et puis évidemment, il est particulièrement difficile de traverser les rues, à Bangkok, donc souvent y'a de véritables allées aériennes tentaculaires au dessus de tous les carrefours pour permettre de circuler, sinon ça serait même pas la peine ^^
C'est assez effrayant, je n'ose imaginer si je devais conduire moi même là dedans ! Au fait, j'ai précisé que le permis de conduire est facultatif en thailande ?

Ah si, y'a un dernier truc, ça vient de me revenir : long live the king !
Oui, les thais adorent leur roi. Me demander pas pourquoi, ils adorent VRAIMENT leur roi et leur reine. Apparemment, ceux ci sont ce qu'on appelle communèment des "despotes éclairés", et ont énormement contribué au développement du pays, offrant, à leur frais direct, moults écoles, hopital, projet d'infrastructures, développement des contrées pauvres, etc, etc, etc...
Ca plus le fait qu'apparemment le prochain roi thailandais qui succèdera au roi actuel sera visiblement vachement moins cool et amusant, ça doit aider à apprécier l'autorité en place, je pense.
Donc, les thailandais kiffent grave leur roi. C'est très amusant quand on va au cinoche voir les derniers nanards apocalyptiques hollywoodiens, par exemple, car avant chaque début de film, y'a un documentaire d'une minute ou deux sur le roi, sa vie, son oeuvre, tout ça, et il faut se lever et faire silence pendant ce documentaire. Ca fait partie des bonnes manières.
La première fois, surtout quand on vous explique rien, ça surprend : on est bien installé, avec le popcorn dans une main et le jus d'orange dans l'autre, le film est sur le point de commencer, et tout à coup tout le monde se lève en silence alors que l'écran affiche sur fond doré "long live the king".
Le genre de truc à connaître, et le genre de sujet à ne pas aborder à la légère, quoi, même pour plaisanter ^^


5) Le voyage : Phukket


Pour le reste, à Phukket, on a pas fait grand chose à part aller dans deux trois bars tranquilles, aller d'une chambre d'hotel à l'autre, faire des aller-retours chez le dentiste ou dans des petits coins. Mais on a pas fait les touristes, et la seule plage que j'ai vu était en drapeau rouge l'aprem où on y était, donc finalement on a pas fait grand chose.
Si, j'ai juste trouvé une librairie avec deux trois bouquin de science fiction en français, c'était pas trop mal. Sinon les journées consistaient surtout en exploration pour trouver le dentiste, des restos moins chers, des cyber cafés moins chers, des chambres d'hotel moins chères, des magasins de dvd moins chers, et ce genre de pérégrinations locales.
J'ai affronté pas mal de cafards géants (cinq centimètres le cafard, je vous assure, ça calme), aussi, qui sortent la nuit par dizaine pour occuper certaines rues, bien qu'ils n'aillent pas super loin généralement. Les maisons, elles, sont le territoire des fourmis "madness" (une espèce très gentille, mais qui, parait il, est en train d'écraser toutes les autres espèces de fourmis sur la planète ^^) et des geckos, ces sympathiques protecteurs anti-moustiques ^^
A noter : les villes thais semblent assez "bordéliques", avec des boui-bouis de partout, des peintures délavés et du bois vermoulus à droite à gauche avec l'humidité incroyable, mais comme les gens en eux même sont très propres, et que par exemple les éboueurs passent absolument tous les soirs de la semaine, ça donne une contradiction par manque d'odeurs et de zones réellement "crades". De plus, la thailande n'est pas envahi par le marketing plastique et la surconsommation européenne, qui déborde littéralement partout dans les rues, en poubelles remplies à raz bord, en papiers de bonbon, mégots de cigarette, crachats et substances douteuses. Ici, rien de tout ça. Ca créé donc un paysage somme toute simple et assez difficile à décrire, mais très agréable à vivre. C'est le royaume de la bricole et des petites bicoques ouvertes à tous, quoi.


J'ajoute ici un petit paragraphe sur la catégorie de travailleurs dont je ne trouve pas l'équivalent en France, les "rabatteurs" dont je parlais, dont le terme est en fait mal choisi. On devrait plutôt parler des "aideurs".
En effet, il y a, en Thailande, une foule de personne, payée dieu sait comment, qui sont uniquement chargées de vous aider à trouver ce que vous chercher. Réellement, simplement, et ils y mettent une énergie incroyable. Typiquement : je veux revenir de Phukket à Nong khai. Je cherche le "bus station" de Phukket. Là, une dame, au loin, dans une agence de tourisme, me voit, et me fait signe de loin : "hello ! Where are you going ?"
Je la rejoins, je lui dis "bangkok". Elle me dit ok, on rentre à l'intérieur. Pas lieu de s'inquiéter, la thailande marche ainsi : ils ont pas l'esprit particulier commerçant, comme je vous le disais, pour peu qu'on sache un peu ce qu'on veut et qu'on est une idée des prix et une vague notion de marchandage, au pire de chez pire.
Je lui explique alors par mot clé : "government bus", "by night", "tonight" (car le plus simple reste de voyager dans des bus gouvernementaux, c'est à dire vérifier comme "apte à rouler" tous les deux ans ^^, de nuit, à cause des douze heures de trajet, et je comptais partir au plus vite, je n'avais plus rien à faire à Phukket). La femme répond ok, me sort un catalogue, et me montre la page donnant tous les bus, les heures de départ, d'arrivée, etc...
Je fais mon choix, 900 bahts (raisonnable. On peut taper sur du 500 bahts, mais on perd en qualité à mesure que le prix descend, faut trouver le bon compromis).
Je reviens le soir, la femme est là, me fait coucou, et m'accompagne, à moitié me prenant le bras, jusqu'aux bus.
Là, elle trouve un gars qui lui dit le bon bus, et m'amène jusqu'à l'entrée de celui ci. Personne ne vérifie mes papiers : ce sont des "aideurs" tels que je les désigne : ils se chargent simplement de vous emmener là où vous voulez aller ou être, c'est tout.
Note touriste 1 : Je prends le bus, j'arrive à bangkok, je sors, je zone un peu en faisant le "touriste paumé". Le rôle consiste à regarder partout autour de soit jusqu'à croiser le regard d'un "aideur", qui va alors venir vous voir pour vous demander ce que vous voulez. En thailande, tout marche dans le fait de croiser le regard : si vous regardez un gars qui a quelque chose à proposer ou à vendre, il va naturellement venir vous demander si ça vous intéresse (ou ce que vous voulez, dans le cas d'un "aideur") : faut pas s'alarmer où se sentir harceler, c'est juste que ça marche comme ça, et si vous refusez leur service, ils partent, c'est tout, pas de soucis.
Bref, un aideur me repère, me dit bonjour et me demande ce que je cherche. Hop, deuxième série de mot clé : "bus station to udon thani", "I go to udon thani", "taxi". Ok, l'aideur a pigé, me dit "450 baths", somme très raisonnable, pour traverser bangkok d'un bout à l'autre.
Note touriste 2 : là aussi, point intéressant en thailande : on s'accorde AVANT sur le prix, y'a pas de surprises, on vous vend rien sans vous parler d'un prix, ou alors n'hésitez pas à demander, les thais n'ont aucun problème à comprendre que chaque bourse est différente et que ce n'est pas en pratiquant les prix les plus chers et les escroqueries les plus honteuses qu'ils parviendront à quoi que ce soit.
L'aideur me demande l'argent, je lui donne, il appelle quelqu'un, qu'il me dit de suivre. Ok, c'est un chauffeur de taxi qui va m'emmener, c'est parti.
Note touriste 3 : faut pas s'alarmer en thailande : ils vont pas partir en courant avec votre fric, même si évidemment il vaut mieux sûrement pas se balader avec des liasses de billets plein les mains en évidence (je sais pas ce que ça fait, ça met jamais venu à l'idée de tester ^^). Y'a plein de variantes sur les paiements, parfois c'est un gars qui prend et délègue, parfois le gars ne demande rien, parfois il va filer la moitié à quelqu'un d'autre, on sait jamais. Dans tous les cas, faut rester tranquille : y'aura toujours quelqu'un pour vous faire payer la juste somme sans soucis à un moment ou à un autre de la chaine, faut juste se laisser guider et faire en sorte de savoir les prix et les services de manière claire avant d'y aller. Mais plus ça va, plus je m'en remets aux thais, qui semblent parfaitement et clairement gérer les situations, sans aucune surprise ni rien.
Le taxi m'emmène à la station de bus au nord de bangkok, je rentre dedans : cinq secondes plus tard, un aideur me demande où je vais. "Udon thani", je réponds. Il m'emmène à un guichet et repart.
Au guichet, la fille ne parle pas un mot d'anglais. J'ai du mal à obtenir les infos que je veux, mais ça va, on se débrouille : elle me file un bus pour udon qui part 1 heure plus tard, nickel, juste ce que je voulais. C'est pas un "government bus", mais bon, à défaut d'avoir un traducteur, je prends : 370 bahts. Je paie.
Elle me désigne un autre aideur derrière moi, un bonhomme bedonnant sympathique. Il me dit de le suivre, s'arrête à un autre guichet, prend en charge un deuxième gars qui va dans le même bus, nous emmène au bus.
J'ai un doute sur le numéro du quai, on me renseigne direct, no problem. Je demande si je monte tout de suite, on me dit ok, no problem. Je monte, je m'installe.
Voyage toute la journée, bonnes conditions.
Point amusant : à chaque halte, des vendeurs de bouffe itinérants envahissent en braillant l'allée centrale du bus, pour tenter de vendre leur marchandise à qui les veut. On s'inquiète pas, on fait comme d'hab : si on veut pas, on regarde pas, et c'est tout. A un moment, j'achète néanmoins un sachet de riz/poulet diablement bon pour 20 bahts, et je me dis que ces sacrés thais ont trouvé sans le vouloir le plus confortable des services de bus de la planète : celui où t'as carrément tout un menu au choix toutes les heures pour te restaurer ! ^^
Bref, j'arrive le soir à udon thani. J'ai même pas le temps de descendre du bus, trois aideurs me demandent en se poussant presque les uns les autres où je vais. "nong khai", je réponds.
En fait, je croyais que les aideurs étaient en compétition, mais pas du tout : ils mettent juste une énergie incroyable et gratuite à tenter de vous aider tous ensemble pour pas un rond.
Je suis la première des "aideuses" qui me dit de rester avec elle. Elle m'amène 100 mètres plus loin : aie, pas de taxi. Elle me pose une ou deux questions, je précise que je veux une voiture de taxi (le mot "taxi" pouvait désigner plein de moyen de transport différents, des fois). Elle et les deux autres aideurs qui étaient présents à la sortie du bus font un mini-colloque, et se séparent pour aller explorer la station de bus à la recherche d'un taxi. Je suis laissé au bon soin du troisième aideur, histoire que je me perde pas en route au cas où il me viendrait l'idée de partir à l'aventure.
Ils reviennent vingt secondes plus tard, ayant quadrillé le secteur : pas de taxi dans le coin, ils ont l'air super ennuyés de ne pas trouver (je reprécise que ces aideurs ne demandent généralement pas un rond, je reste donc toujours pantois de l'énergie qu'ils déploient pour m'aider sans rien gagner en échange ! Même si je voulais leur filer un pourboire j'aurais pas le temps, tellement ils mettent un point d'honneur à régler les soucis le plus efficacement possible puis s'éclipsent direct !).
Le troisième aideur est envoyé en mission en ville, et me dit de le suivre. On fait 200 mètres, et il trouve un taxi qui déboule, l'arrête, et me voilà de nouveau pris en charge jusqu'à bon port. 700 bahts
Le chauffeur de taxi en lui même, super sympa, m'apprend même deux trois mots en thai. Comme tous les thais, de toute manière, et pour ce que j'en vois, il est super cool, quoi.
S'en est presque gênant, d'ailleurs, de voir à quel point les thais sont heureux de "bien faire leur job". On est tellement habitué au système européen que c'est difficile de comprendre pourquoi les thais sautent de joie chaque fois qu'on les paie pour un service donné. Les aideurs ne gagnent rien, les serveurs/serveuses n'ont pas de pourcentage sur ce que paient les clients, les taxis ne se font pas payés des fortunes, mais tous ont l'air super contents chaque fois qu'ils ont accompli leur tâche. Bon j'exagère un peu, j'avoue, mais la différence saute vraiment aux yeux, quand on est habitué aux lambinements et à la déconfiture du système européen ^^
Bref, voilà un petit récit mettant en valeur les "aideurs" et le fonctionnement de l'économie thai, au niveau de l'utilisateur.
Les "aideurs", ou comment permettre à l'utilisateur lambda d'obtenir un service dix fois plus vite qu'en France, sans parler un mot de la langue local ni pouvoir déchiffrer aucun panneau, fun ! ^^

Voilà en gros le résumé de mes aventures jusque là. S'en ai suivi la phase dentiste, donc, et maintenant je suis de nouveau de retour à nong khai, paisible bourgade au bord du mékong, avec mon petit ordi chéri et le ventre bien rempli (et une gencive en voie de cicatrisation, donc ^^)
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