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Le Cahier.


[Episode 1 : Eglantine.]



Menacée... Je suis une menace ...
Mais par qui ? ... Pour qui ? ...

Ai-je encore franchi les portes de l'invraisemblable pour causer des méfaits ignobles à l'insu de mon propre moi ?
Qu'ont-ils fait de moi ? Pourquoi moi ? Et tout ça, dans quel but ?
Ne suis-je pas comme tout le monde ?
Non. Comment pourrais-je être comme tant de gens à la fois, comme tant de gens DIFFERENTS à la fois ?
Ne sommes-nous pas tous uniques ?
Suis-je plus unique que tous les autres pour qu'ils m'en veuillent autant ?
Pourquoi ne me laissent-ils pas faire ma vie simplement ? Trouver un travail, gagner de l'argent, acheter une maison, trouver un gentil mari... Comme Léa, mon infirmière attitrée... C'est vrai qu'elle est gentille avec moi, mais elle ne lâche rien...
Et cet horrible Docteur Frankenstein, alias Dr Olesjniak. Que m'a-t-il fait pour que je devienne si importante à ses yeux ? Pourquoi ne s'intéresse t-il pas autant à Nathalie ? Elle bouge les objets et lit dans les pensées comme moi. En plus ça lui plaît alors que moi non.
Et puis cette chambre vide, c'est pénible. Au moins, il y a mon ordinateur et Internet, ça me « sort » un peu. Dommage que je ne puisse pas l'utiliser autant que je veux.
J'ai rarement le temps de trouver quelque chose d'intéressant. En deux heures, le temps que je trouve un sujet sur lequel me renseigner, plus le temps de trouver des renseignements valables, les deux heures sont écoulées. Et cette manie qu'ils ont de supprimer tout ce que je télécharge à chaque fois ! Ca m'énerve !
Mais, pff, de toute façon, je suis trop abrutie de calmants pour me rebeller, ils le savent et le font exprès de toute façon !
Du coup, je me rabats sur le dialogue en direct. Mais je rencontre rarement des gens intéressants, ils veulent tous la même chose à un moment où à un autre : qu'on se rencontre. Et ça, j'en n'ai pas les moyens :(
Bon, ça va être l'heure de la visite de Frankenstein, va falloir que je planque ça dans un endroit sûr...

Après avoir terminé d'écrire sur le petit cahier donné en douce par Léa, la jeune fille cherche un endroit où le cacher. Elle se met à scruter sa chambre du regard : murs blancs et vides à l'exception d'un poster de dragon fantastique qu'elle a réussi à imposer à ses « gardiens ». Pas de cachette. Il y aurait bien le placard, mais il est régulièrement vidé pour changer sa garde-robe (passer d'une chemise à fleurs plus short à carreaux à un t-shirt rose fluo avec un pantalon noir en cuir, pas terrible, terrible ...) Donc, placard à éliminer ... La salle de bains : impensable ! Le ménage est tellement fait à fond dans tous les recoins que la femme de ménage le trouverait forcément, et s'empresserait de le remettre au Docteur. Sous le lit ? Non, trop banal, et puis le matelas est souvent retourné...
La jeune fille se demande alors ce qu'ils ne touchent jamais, ce à quoi ils ne font jamais attention et qu'ils ne changent pas : ses magazines ! En vrac sur ce qu'ils appellent son « bureau » (une planche et 4 pieds) sur lequel se trouve l'ordinateur, ils ne les regardent jamais, tout juste s'ils lui en apportent des récents quand elle en demande. De toute façon, ils estiment qu'elle n'a pas le temps de les lire avec tous les exercices qu'ils lui font faire.
Des pas dans le couloir... La jeune fille cache son crayon au coeur des pages d'un magazine et jette son cahier au milieu de ces derniers avant de retourner sur son lit à faire semblant de regarder la seule chaîne autorisée sur sa petite télé (plus petite que son écran d'ordinateur !)
Juste à temps ! Le docteur entre, sans frapper bien sûr, suivi de son second et de Léa.

- Et bonjour, demoiselle Eglantine ! dit-il en affichant un sourire plus que radieux, mais qui sonne faux pour Eglantine
- (que je hais quand il m'appelle comme ça !) Bonjour docteur, grommelle t-elle
- Alors, les exercices de ce matin, comment les as-tu trouvés ?
- Faciles, répondit-elle
- Oui, bien sûr, mais étaient-ils intéressants au moins ?
- Bof...

Elle détourna son regard pour le porter sur le petit écran, toujours allumé, projetant des images de films à l'eau de rose où tout le monde est beau et gentil, enfin, « tout est relatif » songe la jeune fille.

Il était temps ! Impossible d'être seule 5 min ces jours-ci ! Tout le monde est en ébullition et je ne sais pas pourquoi... En tout cas, je me doute faire partie de la cause de leur énervement : ils n'arrêtent pas de me faire de plus en plus de tests, et surtout, de plus en plus poussés.
Je ne sais même pas qui ils sont ! !
Enfin, à la limite, je m'en fous, tant qu'ils ne me menacent pas ou qu'ils ne me demandent pas de faire un truc que je ne veux pas faire ...
La bonne nouvelle, c'est que je crois avoir trouvé un type sympa sur le net ! Au moins un mec qui m'a pas demandé mes mensurations et la couleur de mes yeux, cheveux et compagnie... On a parlé musique, ça m'a donné envie d'en écouter, vu que j'ai rien ici à part la musique stupide des films nuls qui passent sur ma télé :( On a aussi parlé de films justement, de cinéma même ! Des grandes salles avec tout plein de monde et un écran géant !! Bah, je peux même pas savoir ce que je rate parce que je ne voudrais pas pour tout l'or du monde voir un des films que je vois sur ma télé, projeté sur un grand écran, ça m'est déjà suffisamment pénible sur un petit écran !
Par contre quand je lui ai dit comment était ma chambre, que j'étais soignée par une infirmière et un docteur exécrable (sans parler de son second !) il m'a demandé pourquoi j'étais à l'hôpital.
Bonne question.

Comment savoir ? J'ai toujours été ici moi ! Du moins, aussi loin que je me souvienne...
Il n'a pas insisté (j'ai apprécié) et s'est dépêché de changer de sujet, voyant que ça m'embarrassait. Au moins, il me change les idées !
On a parlé de livres aussi, de livres bizarres, mais bon, j'ai essayé d'en demander un à Léa, mais elle ne pense pas pouvoir m'en amener, le docteur ne sera pas d'accord.
Pfffff, je me sens de plus en plus "coincée" ici, même si je n'ai plus de crises d'angoisse (c'est peut-être dû à tous les trucs qu'ils me filent pour m'abrutir !) Mais je me sens aussi de plus en plus molle, j'ai l'impression d'avoir de moins en moins de volonté, c'est frustrant !!!
Surtout que pendant les exercices qu'ils me font faire, j'ai une volonté à toute épreuve, mais dès la fin du repas, après, je m'effondre, je suis même obligée de faire la sieste, c'est plus fort que moi :(
Dès la fin du repas ... Qu'est-ce qu'ils mettent dans ma bouffe ?
J'ai plus mes crises d'angoisse, mais là, je commence à suspecter qu'ils me tiennent captive et que je vais leur servir à quelque chose, mais j'aimerais bien savoir à quoi ... Faudra que j'en touche deux mots à Léa, mais discretos, pour ne pas éveiller ses soupçons, au cas où elle serait une "indic" pour Frankenstein. Arf, je suis parano !! Mais on ne sait jamais, je le hais tellement ce type !!!

Bon, j'ai réussi à avancer dans mes recherches, Léa m'a bien aidé : je suis effectivement dans une sorte d'hôpital, mais pas ouvert au public. Ca s'appelle "Institut Beau Rivage". Ouais ! Super ! Et quand est-ce que je le vois le rivage ? Ma chambre donne sur une cour intérieure ... En plus elle m'a dit que les gens "internés" ici, le restent à vie - super, je m'en réjouis !
Quelle guigne !
D'autre part, Léa a vraiment l'air d'être de mon côté, mais elle m'a fait savoir qu'il y avait des micros dans la chambre ... à quand les caméras ?? J'ai essayé de regarder partout, de fouiller la chambre de fond en comble pour savoir s'il y en avait déjà, mais je ne le pense pas. Mon cahier est toujours en vrac au milieu de mes magazines et je ruse pour le prendre, au cas où, mais vers où me tourner pour ne pas qu'ils me voient écrire ? S'il y a des caméras, ils connaissent déjà l'existence de ce cahier ... bah, tant pis, on verra bien selon ce que j'écris !
Pour finir, j'essaie de ne manger qu'une chose à chaque repas, je crève de faim, mais je veux savoir dans quoi ils mettent le somnifère ou autre truc pour m'ensuquer et me faire roupiller et Léa m'amène des biscuits des fois, mais c'est pas facile pour elle vu qu'elle est systématiquement fouillée à l'entrée et à la sortie du service où je suis.
Ah tiens ! Mon "ami" vient de se connecter, je vais peut-être en apprendre plus ...


Au même moment, dans le bureau du Dr Olesjniak :

- Et qu'est-ce que tu penses d'Eglantine ? C'est de loin notre meilleur élément ...
- Je pense qu'on a déjà trop attendu. Vous avez, aussi bien que moi, constaté qu'elle sélectionnait ce qu'elle mangeait à table, qu'elle rechignait pour prendre ses médicaments et pour faire les exercices, elle commence à se rebeller et à poser beaucoup de questions.
- Oui, j'ai remarqué aussi, répondit le docteur d'un air évasif, mais je me demande si ça n'est pas une bonne chose pour développer encore ses capacités...
- Comment ça ? Elle va prendre trop d'indépendance et nous allons perdre notre influence sur elle, et vu ses capacités, on n'arrivera sûrement pas à la retenir !!
- Certes...

Le docteur arpentait le bureau de long en large, et réfléchissait. Serait-il sage, effectivement, de laisser un peu de "liberté" à Eglantine ? Arriverait-il à la recadrer si cela s'avérait nécessaire? Ou valait-il mieux continuer à l'assommer de tranquillisants et autres somnifères au risque de réduire ses capacités psychiques ? Le dilemme était grand. De toute sa carrière il n'avait jamais vu de sujet si prometteur et il ne voudrait pas tout gâcher si près du but. Il devrait penser à se faire une alliée proche d'Eglantine. Et qui mieux que Léa est proche d'elle? Il la soupçonne même de trop parler avec Eglantine. Heureusement qu'il y a des micros dans la chambre et Léa n'est pas folle, elle ne risquerait pas de faire un faux pas, elle sait ce qui lui en coûterait !

- Oliver, va me chercher Léa, s'il te plaît, je crois que j'ai un moyen de contrôler Eglantine.
- Ah ? Bon, je vais la chercher.

Malicia : Salut !
Cronos : Salut ! tu vas bien today ?
Malicia : Ouais, ça va et toi ?
Cronos : Ca va bien, je viens de terminer mon bouquin !
Malicia : ah, super et c'est bien la fin ?
Cronos : ouais, c'est une bonne fin ! T'as pu avoir un livre alors ?
Malicia : Ben j'ai demandé à Léa de m'amener celui dont tu m'as parlé l'autre fois, mais elle est pas sûre de pouvoir se le procurer.
Cronos : Dommage, il est sympa à lire, ça te changerait les idées !
Malicia : Je te le fais pas dire ! J'en peux plus d'être ici et ils le savent !
Cronos : ils t'assomment toujours autant avec les médicaments ?
Malicia : Ben un peu moins depuis que je mange qu'un seul plat aux repas et que je rechigne à prendre les médicaments habituels. Je commence à leur poser des questions, et je crois que ça embête Frankenstein ! LOL
Cronos : LOL fais gaffe quand même à pas trop le repousser dans ses retranchements, on sait jamais !
Malicia : Ouais, t'as raison, mais bon, 4 murs blancs et une cour avec 2 arbres, c'est difficile à supporter !!!
Cronos : Je me doute ! Mais, excuse-moi d'être curieux comme ça, mais les exercices dont tu m'as parlé, tu sais, ceux qu'ils te font faire ... ils consistent en quoi en fait ?
Malicia : Bah, faut que j'arrive à décrypter le fond de la pensée de quelqu'un qui ment par exemple. Ou de quelqu'un qui dort : ils veulent que j'arrive à leur expliquer ce qu'il voit et ce que ça veut dire ! Pfff, voir est une chose, comprendre en est une autre !!
Malicia : Qu'est-ce que j'ai dit ? Tu ne réponds plus !
Cronos : Heu, désolé, je me remets du choc !
Malicia : Quel choc ? tu t'es cogné ?
Cronos : LOOL ! Non, je ne me suis pas cogné !! C'est juste que ta réponse est surprenante ! Comment tu fais pour "voir" ce qu'un type rêve ? Et comment tu décryptes le fond de la pensée d'un menteur ?
Malicia : Ben euh, je sais pas comment je fais, je le fais c'est tout ! Pourquoi ? Tu n'y arrives pas toi ? Même pas un peu ?
Cronos : Non ! Et personne de ma connaissance n'y arrive !!
Malicia : Je sais que je le fais mieux que les autres, mais de là à penser que quelqu'un n'y arrive pas du tout, ça ne m'est pas venu à l'esprit. Et tu dis que personne que tu connais n'y arrive ? Mais ...?
Cronos : Non, les gens "normaux" n'arrivent pas à lire dans les pensées ! Car c'est bien ça que tu fais hein? Tu peux lire dans les pensées ?
Malicia : Oui, dans les pensées des gens que je vois. Et justement, les derniers exercices consistaient à essayer de me faire lire dans l'esprit de quelqu'un que je ne vois pas rien qu'en me le faisant imaginer, ou en me montrant une photo. C'était pas très concluant je dois dire ! Mais c'était au moins rigolo ! (pour moi hein, les autres ne rigolaient pas !)
Cronos : Wahou, je suis soufflé ! Et tu dis que tous ceux qui sont avec toi, tous les autres "patients" ont des capacités comme les tiennes ?
Malicia : Ouais.
Cronos : Ton nom te va bien !!!
Malicia : Pourquoi ?
Cronos : Parce qu'il existe un personnage de fiction qui s'appelle Malicia (ou Rogue en anglais) et qui a des pouvoirs, mais elle lit pas dans les pensées, elle. Elle aspire le "fluide vital" de la personne qu'elle touche.
Malicia : Ah ? Je ne crois pas qu'ici quelqu'un puisse faire ça.
Cronos : Tant mieux ! C'est pas facile de vivre sans pouvoir toucher personne !
Malicia : Ah ? Je ne touche jamais personne moi ... Sauf par accident !
Cronos : Ah ? Désolé ... :(
Malicia : Bah, y'a pas de quoi être désolé !!
Cronos : Si tu le dis ...
Cronos : Bon, je peux pas rester, mais je pourrais revenir vers 19h00, tu seras là ?
Malicia : Je sais pas du tout, tout dépend ce qu'ils ont prévu pour moi, je ne décide pas grand-chose de moi-même !
Cronos : Okay, bye alors !
Malicia : Bye !


Des pas dans le couloir, un "toc" discret à la porte qui s'ouvre sur une Léa à l'air préoccupé.
Tout en échangeant des banalités avec la jeune fille, Léa lui fait signe de lui donner son cahier, ce qu'elle fait. Léa se met alors à griffonner quelques lignes sur le cahier, le plus rapidement possible, tout en faisant parler la jeune fille, comme si de rien n'était.
Une fois la conversation terminée, Léa rend le cahier à la jeune file et s'en va sur un "à bientôt" douteux. D'habitude, elle lui dit "à tout à l'heure" ou "à demain", mais jamais "à bientôt". Une fois la porte refermée, la jeune fille jette un coup d'oeil à son cahier et lit :

Désolée, mais je ne pourrais plus rien t'amener, ni parler avec toi aussi sincèrement que jusqu'à présent. Je ne veux plus que tu me fasses de confidences car le docteur veut que je lui rapporte toutes nos conversations, quitte à mettre un micro caché sur moi ! J'ai peur pour toi, méfie-toi de tout le monde, même de moi, je ne sais pas ce qu'ils sont capables de me faire !
Je ne peux pas t'expliquer ce qui se passe car je n'en sais rien. Le seul moyen que j'ai de pouvoir t'aider est de te glisser des petits mots sur ce cahier comme je viens de le faire. Courage.
Léa.

Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Qu'est-il en train de se passer pour qu'ils aient fait si peur à Léa ?

Tout en s'interrogeant, la jeune fille replace le cahier parmi ses magazines, juste à temps car la porte s'ouvre à la volée sur un docteur plus radieux que jamais, suivi de son second et de Léa.

- Et bonjour, demoiselle Eglantine ! Comment ça va aujourd'hui ? Tu sais que c'est un grand jour pour toi ?
- Euh, non, pourquoi ?
- Parce qu'aujourd'hui, nous t'avons réservé une surpriiiiiise !!!! dit le docteur d'un air enjoué, comme un gosse.
- Ah ? répondit Eglantine d'un air totalement désintéressé.
- C'est tout ce que ça te fait ? Merci de ta gratitude ...
- Je ne sais pas ce que vous me réservez, permettez-moi au moins de douter du plaisir que va me procurer une surprise préparée par vous !
- Tu es désespérante, tu ne comprends donc pas que je suis de ton côté, que je ne souhaite que ton bien-être et ton bonheur ?
- Ouais, entre 4 murs blancs et toute seule toute la journée ? Quel bonheur !

Le docteur n'insiste pas. Il lui dit juste de se préparer car il va l'emmener en dehors de ces "4 murs blancs". La jeune Eglantine lance des regards interrogateurs vers Léa, qui garde les yeux rivés à ses chaussures, tout en se préparant. Plus la peine de compter sur elle...

La sortie de l'hôpital fut assez épique : la jeune fille était accompagnée par quatre autres "patients" qu'elle avait eu l'occasion de croiser dans les salles d'exercice. Chaque patient était encadré par quatre hommes baraqués, en costume et l'air agressif. Ces cinq petits groupes étaient suivis de près par le docteur et son second qui avaient laissé leur blouse blanche au placard. Arrivé au le parking souterrain, six voitures les attendaient. Chaque patient et son escorte s'engouffre dans une voiture, le docteur et son second s'installant dans la voiture de tête. La jeune fille commençait à se sentir mal à l'aise au milieu de ces gros bras effrayants.
Après deux heures de route non-stop, les voitures s'arrêtent enfin devant un grand bâtiment, qui n'a rien d'un hôpital.
Les jeunes patients sont escortés jusqu'à une grande salle de visio-conférence. Ils sont placés dos à l'écran et tous les gens en costume qui arrivent après eux se placent en face.
La « réunion » commence par un petit discours du Dr Olesjniak concernant les capacités psychiques des « élèves » ici présents. Chacun a sa ou ses spécialités, la lévitation, lire dans les pensées, déplacer des objets, les faire flamber, les glacer, et bien d'autres.
Les personnes en costume attendent la fin du discours du docteur puis commencent à poser des questions :

- Dites-moi, ces enfants ont ils ces capacités depuis leur naissance ?
- Pas tous. Certains ont développé ces capacités après un accident très grave.
- Ceux qui sont nés avec, les tiennent-ils de leurs parents ? Et dans tous les cas que sont devenus leurs parents ?
- Il s'avère en effet que certains tiennent leur « pouvoir » de leurs parents, ces derniers faisant partie de notre organisation. Les autres ont développé leur pouvoir sans que leurs parents possèdent une quelconque capacité extraordinaire. Nous avons récupéré les enfants bien souvent car les parents en avaient peur. Un enfant qui met le feu à son berceau dès qu'il est en colère est difficile à « gérer » pour des parents « normaux » et qui ne possèdent pas les infrastructures nécessaires.
- Donc, vous nous dites que les parents vous ont donné librement leurs enfants ?
- C'est exact.
- Peut-on voir une démonstration des capacités des enfants avec une explication à propos de ce que vous allez faire de ces capacités ?
- Bien sûr, les enfants sont là pour ça. On a préparé une série d'exercice pour chacun d'eux, de sorte que vous puissiez voir de quoi ils sont capable et à quoi cela pourrait nous être utile.

S'ensuivit une série d'exercices pour chacun des patients. Tous sont filmés, leurs exploits enregistrés et rediffusés sur le grand écran simultanément.
Les enfants n'avaient pas l'air de trouver ça bizarre d'être exposés ainsi à la vue d'étrangers, mais ils ne savaient pas qu'ils avaient été drogués pour avoir cette attitude, pour que les hommes en costume pensent qu'ils faisaient ça naturellement et de leur plein gré.

Eglantine avait du mal à réaliser ce qui lui arrivait. Elle savait qu'elle était là où ça, là ? entourée de personnes aux sombres costumes mais qui sont tous ces gens ? avec cet horrible docteur qui expose tous ses « enfants » quel monstre, je le hais ! Il ne peut pas nous laisser tranquilles ? mais elle ne savait pas pourquoi elle était là, ni pourquoi elle y était avec tous ces autres enfants, ni pourquoi elle n'arrivait pas à parler ou à bouger comme elle voulait. Elle se sentait toute engourdie, comme si elle était dans l'eau, juste sous la surface, mais sans problème pour respirer. Elle n'arrivait qu'à faire ça d'ailleurs, respirer. Et utiliser ses pouvoirs extrasensoriels. Elle réalisa peu à peu que c'était justement ce que voulait le docteur, qu'elle ne fasse qu'utiliser ses pouvoirs. D'ailleurs, pour vérifier, elle alla trifouiller dans le fin fond du cerveau de son très cher docteur. Ce qu'elle y vit ne lui fit pas vraiment plaisir. Elle se rendit tout d'abord compte que l'état second dans lequel elle se trouvait lui permettait de mieux se concentrer sur ses perceptions et donc de « voir » beaucoup plus de détails qu'en temps normal. De ce fait, elle put aisément voir que le docteur n'organisait cette réunion que dans le but de trouver encore plus de financement pour ses recherches sur ses « cobayes humains » que sont tous ces enfants. Apparemment, tous les hommes en costumes étaient les représentants de directeurs ou les directeurs eux-mêmes de toutes sortes de sociétés privées, françaises et étrangères. Le point commun de toutes ses sociétés est qu'elles seraient susceptibles de trouver un intérêt à posséder un de ces enfants pour exploiter son pouvoir à leur avantage. Eglantine cru percevoir dans les méandres du cerveau du docteur que, parmi ces personnes, se trouvait une haute personnalité du gouvernement américain, plus précisément un représentant de l'armée US. Cela la fit frissonner et elle stoppa net la liaison psychique qu'elle avait établie avec le docteur.
La réunion n'était pas finie, alors elle décida de faire la même chose pour les hommes en costume. Elle essaya de repérer un personnage avec un signe particulier pour sonder son esprit. La cravate originale d'un homme apparemment plus jeune que les autres et de style européen attira son attention. Elle se focalisa alors sur ses pensées.
Etrange, se dit-elle, cet homme ne pense pas comme les autres, il a une faculté de concentration impressionnante et il, mais ? mais ?
...
(A suivre...)


Auteur : StaifanY



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