Imaginarium Creatilys :

GeoffreY

AccueiL :: DerniersChangements :: ParametresUtilisateur :: Vous êtes ec2-3-145-131-238.us-east-2.compute.amazonaws.com
<< LamE EcriTs UtheR >>

"Il était une fois, dans un bois joli…"

"Ah non papa, j'en ai marre de cette histoire !!"

"Mais ? C'est ton histoire préférée !"

"Non, c'est TON histoire préférée, tu préfères me raconter celle-là parce que tu la connais par cœur, mais j'en ai marre de l'entendre ! Trouve autre chose, s'il te plait, mon papa chéri !" dit la petite fille avec un petit sourire tendre en caressant la main calleuse de son père, assis à côté d'elle sur son lit.

"Bon, je vais te raconter l'histoire d'un petit garçon de 10 ans appelé, hum, Geoffrey"

Devant l'intérêt non dissimulé que lui porte sa fille, le papa continue :

"Le petit Geoffrey vivait tranquillement avec ses parents et leur chien dans une petite maison de la banlieue de notre belle ville. Il allait à l'école comme tout enfant de son âge et le soir, en rentrant, après avoir fait ses devoirs, il jouait avec son chien dans le jardin.

Un soir qu'il avait beaucoup de devoirs, son chien n'arrêtait pas de l'embêter : il voulait jouer.

Geoffrey essayait de lui expliquer gentiment qu'il devait attendre encore, mais le chien était un chien et continuait à le taquiner. Les devoirs de Geoffrey étaient très difficiles, la maîtresse leur avait donné un devoir de classe de sixième car la fin de l'année approchait (il était en CM2). Geoffrey voulait absolument réussir ce devoir et son chien l'empêchait de se concentrer. Au bout de vingt minutes d'agacement, Geoffrey se tourna vers son chien et le regarda avec une haine féroce au fond des yeux. En regardant son chien il pensa très fort "Tu m'énerves ! Si je pouvais, je te couperais les pattes pour que tu ne puisses plus venir m'embêter !" puis il se remit à ses devoirs.

Une fois ses devoirs terminés, il se rendit compte que son chien ne l'avait plus importuné de toute la soirée, alors qu'il avait passé plus de trois heures entières sur son devoir. Etonné, il chercha son chien du regard mais ne le trouva pas. Il demanda alors à sa mère où était le chien et elle lui répondit d'un air préoccupé : "Papa l'a emmené chez le vétérinaire, apparemment, il avait mal aux pattes parce qu'il ne tenait plus debout. Et je suis un peu inquiète, il est parti depuis presque trois heures et ne m'a pas donné de nouvelles." Un peu abasourdi, Geoffrey ne sut que répondre, et sa mère enchaîna "Bon, il est quand même tard, nous allons manger en l'attendant." Et ils passèrent à table. Quelques minutes après le début du repas, le téléphone sonna et la maman décrocha.

Lorsqu'elle revint à table, elle était toute pâle et son fils lui demanda : "Qu'est-ce qu'il se passe ? Papa n'a pas eu d'accident au moins ?"

"Non, non, papa n'a pas eu d'accident, heureusement," répondit-elle en reprenant des couleurs, "mais ton chien a les quatre pattes fracturées et le vétérinaire ne sait pas s'il pourra remarcher un jour." Estomaqué, le petit Geoffrey ne répondit pas et fondit en larmes. Se pouvait-il que ce fut lui qui ait provoqué ça lorsqu'il avait regardé son chien plus tôt dans la soirée ? Il ne voulait pas le croire, il avait pensé ça dans un moment de colère, mais jamais il n'aurait vraiment souhaité que ça arrive, il aimait bien trop son chien et courir avec lui dans le jardin ! Geoffrey était effondré et sa mère essayait de le consoler comme elle pouvait mais ses sanglots étaient bien trop forts, et sa mère ne connaissait pas toute l'histoire.

Quand le papa rentra à la maison avec le chien, il était déjà très tard et Geoffrey avait réussi tant bien que mal à s'endormir. Les parents mirent le chien dans son panier, en faisant attention à ses pattes plâtrées. Le papa expliqua à la maman que le vétérinaire avait opéré le chien pour faire en sorte que les os puissent se ressouder correctement. En attendant, il ne devait plus bouger – et de toute façon, il ne pouvait plus à cause des plâtres."

"Et qu'est-ce qu'il a dit Geoffrey le lendemain en voyant son chien comme ça ?" demanda la petite fille inquiète pour le chien.

"Eh bien le lendemain matin, quand Geoffrey se leva et vit son chien, il resta à le caresser jusqu'à ce que ce soit l'heure de partir à l'école. Il ne déjeuna même pas et toutes les paroles gentilles de ses parents n'étanchèrent pas la tristesse qu'il avait au fond de lui. Car il se sentait coupable, mais ne pouvait pas le dire à ses parents. Il savait qu'ils lui auraient tout de suite dit que ce n'était pas sa faute. Mais lui savait. Il savait qu'il avait provoqué ça, sinon, comment son chien aurait pu se briser les quatre pattes en même temps ?

Il partit à l'école terriblement triste et déçu d'avoir fait passer son devoir avant son chien.

En classe, la maîtresse ramassa les devoirs et remarqua la triste mine de Geoffrey. Malgré toutes ses questions, il ne desserra pas les dents. Il ne voulait rien dire à personne de ce qui s'était passé, ce n'était pas leurs affaires.

Dès qu'il fut à la maison le soir, il se précipita vers son chien, sans même dire bonjour à sa mère. Il le caressa longtemps, d'un geste tendre et aimant. Il regardait son chien dans les yeux qui lui rendait son regard semblant vouloir lui dire "mais ce n'est pas grave, regarde, je suis toujours vivant et je suis toujours là." Mais Geoffrey était inconsolable et souhaitait de tout son cœur que rien ne fut arrivé."

"Et est-ce qu'il a réussi à le guérir ?" intervint la petite fille.

"Euh, Geoffrey guérir son chien tu veux dire ?" demanda son père.

"Oui, oui, c'est lui qui lui a cassé les pattes n'est-ce pas ? En le regardant. Il a ce pouvoir, sa colère fait des choses pas bien, et il ne les maîtrise pas, c'est bien ça ?" le harcèle la fillette assise droite dans son lit. "Mais est-ce qu'il arrive à réparer ça ? Est-ce qu'il arrive à faire aux choses ce qu'il veut sans être en colère ? Enfin, tu vois, est-ce qu'il a aussi son pouvoir quand il n'est pas en colère ?"

Interloqué, son père lui demande" Mais qu'est-ce qui te fait dire qu'il a un pouvoir ? Le chien aurait très bien pu se casser les pattes en tombant de la fenêtre du premier étage, non ?"

"Non, non, je sais qu'il a ce pouvoir, je…" elle s'arrêta, comme si elle avait trop parlé et baissa les yeux vers ses mains qu'elle tordait frénétiquement, comme pour se retenir de parler.

"Tu quoi ?" demanda son père, curieux d'entendre la réponse.

"Rien, tu peux continuer ton histoire s'il te plait papa ? Je l'aime beaucoup, même si pour l'instant, elle est triste." Répliqua la petite fille les yeux agrandis par l'envie de connaître la suite.

"Mais tu sais ma chérie, il est tard, je continuerai demain soir si tu veux," lui dis le papa gentiment, en se levant.

"Oh. Oui, d'accord, demain soir tu me raconteras la suite alors," réponds docilement la petite fille en s'allongeant.

Le papa arrive à la porte de la chambre, il éteint la lumière et souffle un "bonne nuit ma chérie" avant de fermer la porte.


suite au prochain épisode, si un jour je me décide...


<< LamE EcriTs UtheR >>

Il n'y a pas de commentaire sur cette page. [Afficher commentaires/formulaire]